mois de prison pour les cambrioleurs à la lacrymogène
Être réveillé en pleine nuit. Découvrir que des cambrioleurs sont au pied du lit ou dans le salon. Se prendre un nuage de gaz lacrymogène dans le nez lorsque ces intrus découvrent qu’ils sont surpris. C’est le très désagréable souvenir en trois temps que conservent de cet été une demi-douzaine de Toulonnais. Ils ont été victimes du manège que les enquêteurs attribuent à deux clandestins sévissant en particulier sur le secteur du Mourillon. En août et septembre, ce duo de jeunes majeurs est soupçonné d’avoir profité de la canicule pour multiplier ainsi les visites nocturnes en s’introduisant par les fenêtres ouvertes dans des domiciles occupés. Embarquant de maigres butins, mais laissant derrière eux un sévère traumatisme, les cambrioleurs à la lacrymo, semblaient aussi s’être fait une spécialité du vol de vélo. D’après ce que la police a établi pour au moins une dizaine de méfaits, ils dérobaient la nuit et retournaient écouler la marchandise à Marseille au petit matin. Interpellés à cause des grossières traces laissées dans les domiciles visités comme sur les réseaux sociaux où apparaissait une partie de leur « récolte », ils ont été présentés mercredi au tribunal. L’occasion pour deux des victimes, présentes à l’audience, d’expliquer toutes les conséquences qu’a eu ce cauchemar (r)éveillé. L’une d’elle, jeune militaire affectée depuis peu à Toulon, a dû quitter précipitamment la rade pour tenter d’évacuer le traumatisme et ne compte plus les nuits où elle peine à trouver le sommeil. L’autre, maman d’un nourrisson, n’ose plus ouvrir ses fenêtres et n’arrive pas à fermer l’oeil si son enfant ne dort pas à ses côtés. Présentant - via une interprète des excuses confuses « je ne me souviens de rien, je prenais des médicaments » ou« je ne connais pas la loi, je cherchais juste un endroit pour dormir », les deux hommes âgés d’une vingtaine d’années, mais dont les identités précises restent entourées de doute (ils se disent Algériens, mais n’ont pas de papier d’identité), ont reconnu une partie des faits. Se présentant dans une situation précaire, cherchant à survivre en passant de squat en squat, ils assurent avoir été obligés de sévir pour survivre. Le ministère public, qui a qualifié les vols avec violence de « gravissimes » a requis 3 ans de prison. Leur défense, assurée par Mes Archippe et Lopez s’est, de son côté, évertuée à demander au tribunal de n’examiner que les faits pour lesquels la responsabilité des deux prévenus a été établie par le parquet et à ne pas les condamner dans la confusion pour l’ensemble des cambriolages et vols de vélo déplorés cet été à Toulon. Une défense entendue puisque, si le tribunal, a bien déclaré les deux prévenus coupables des cambriolages, il les a relaxés concernant la plupart des vols de vélos. Il a au final prononcé une peine de 18 mois de prison ferme.