Kennedy, c’est maintenant...
Disciple de Larry Brown, le pivot n’a pas encore montré toute l’étendue de son talent dans le Var. Ce soir, il passe un vrai test, lui qui aimerait prolonger son bail jusqu’à la fin de la saison
Un nom (re)connu dans le monde entier : Kennedy. « J’aimerais bien, mais non, je n’ai aucun lien de parenté », corrige Markus, pigiste à Hyères-Toulon, qui essaie de se faire un prénom en Europe. Celui que son partenaire Ray Cowels III surnomme, avec affection, « Baby Cousins »
(1) tarde pourtant à lancer sa carrière, malgré un cursus universitaire prometteur, sous les ordres de Larry Brown, un de ses mentors, et des entraînements avec les Los Angeles Clippers. Sa première expérience pro, en Turquie, a tourné court pour des raisons personnelles (sa femme était sur le point d’accoucher). Puis il a été coupé cet hiver par les Italiens de Pistoia, mais pas à cause de ses performances – « c’est juste le business ».
« J’espère qu’il va se réveiller »
Arrivé sur la pointe des orteils au HTV, le pivot n’a pas encore donné la pleine mesure de son talent, malgré des stats intéressantes (9,5 pts, 5,5 rebonds, pour 9 d’éval). En trompe-l’oeil, selon son coach. « Dans les attitudes, ce n’est pas ça. Je ne suis pas satisfait. J’espère qu’il va se réveiller. J’attends beaucoup plus de lui dans la dureté
HYÈRES-TOULON
Cowels Chassang Kennedy Smith Arnold et le combat », pointe Manu Schmitt, qui s’est entretenu avec « MK » cette semaine. Celui-ci en est d’ailleurs bien conscient. « Dernièrement, je n’ai pas été bon au rebond, alors que c’est l’un de mes Kouguere Blassingame
ANTIBES
Diarra Harvey points forts. Je suis concentré là-dessus, pour redevenir un énorme rebondeur, poset-il. C’est mental. Je réfléchis trop, parce que j’essaie de ne pas faire d’erreurs, alors qu’il faut que je laisse le jeu venir à moi. La recherche de la perfection, c’est le meilleur moyen de tout faire rater. » L’adaptation à une nouvelle vie et une nouvelle équipe ne semble qu’une mauvaise excuse. « C’est peut-être le plus difficile, mais maintenant je suis bien intégré »,
note Kennedy, bien entouré. Notamment par sa femme et sa princesse âgée d’un an, Maziyah : « Je suis béni de les avoir à mes côtés. Ma fille a déjà vu l’Italie et le sud de la France, des endroits qu’on visite d’habitude quand on est à la retraite. » La présence de Jordan Tolbert (lire ci-dessus) lui a aussi été d’une précieuse aide.
Super Bowl, drogue et US Air Force
En attendant, « MK » a perdu ses quatre matches de Pro A depuis son arrivée. « Ça craint, relève ce compétiteur. Mais ça fait partie du jeu. Maintenant, tout le monde est sur la même page, on veut tous gagner. On sait quoi faire pour et on doit le montrer dès ce vendredi face à Antibes. Il faudra jouer ensemble, avec
de la dureté et de l’intelligence. » Gagner, comme les Eagles de Philadelphie, vainqueurs dimanche du Super Bowl. Une fierté pour lui et toute la ville qui l’a vu naître et grandir (il a sauté partout à la fin de cette grand-messe du foot US). « Une ville difficile, avec la drogue et plein d’autres problèmes, dont peu de monde arrive à sortir. » Voilà aussi pourquoi Markus Kennedy veut embrasser cette vie de basketteur pro. Pour que sa mère, sergent de l’US Air Force (« elle est mon héroïne »), continue d’être fière de voir son fils « représenter [sa] famille, avec [son] nom au dos d’un maillot ». Son prénom, bien sûr, elle le connaît par coeur. 1. En référence à DeMarcus Cousins, l’intérieur des New Orleans Pelicans (NBA).
PRO A
journée