Du pied au cerveau, ils pansent les plaies…
Les équipes de l’Unité de traitement par oxygène hyperbare accompagnent régulièrement la plongée de malades souffrant de plaies chroniques ou de lésions cérébrales
Une très grande salle dans laquelle sont disposées trois grosses machines aux airs de sous-marins, avec leurs lourdes portes d’acier, leurs hublots, les immenses tableaux de bord… En réalité des caissons hyperbares qui peuvent accueillir jusqu’à douze patients au total. Bienvenue dans l’Unité de traitement par oxygène hyperbare (Utoh) située à l’hôpital Pasteur de Nice, dirigée par le Dr Andreas Kauert. Tout le personnel qui exerce dans ces lieux est détenteur d’un Certificat d’aptitude à l’hyperbarie (CAH) classe II C – proche d’un diplôme de plongeur – et il est soumis régulièrement à des examens médicaux (épreuve fonctionnelle respiratoire, cardiologique, radiographie pulmonaire…).
Comme traitement de la maladie d’Alzheimer ?
Médecins, soignants, sont en effet amenés à « plonger » plusieurs fois par jour aux côtés des patients accueillis dans cette structure unique en Paca Est. Car c’est bien une plongée à quinze mètres – mais à sec –, que les malades vont devoir réaliser à chaque séance. L’objectif est simple : leur faire respirer sous pression, de l’oxygène pur, à 100 % et non à 21 % comme dans l’air ambiant. Les résultats très impressionnants obtenus chez les patients victimes d’AVC encouragent aujourd’hui les médecins hyperbaristes à explorer d’autres pistes : «Le caisson pourrait être envisagé pour traiter d’autres affections neurologiques, comme les traumatismes crâniens, ou des maladies neurodégénératives comme Alzheimer.» Cette dernière piste est prise très au sérieux. Il a, en effet, été observé une diminution drastique de neurogenèse (formation de nouveaux neurones) dans le cerveau de malades atteints de la maladie d’Alzheimer chez l’homme, plus précisément au niveau de l’hippocampe, zone qui participe aux processus d’apprentissage et de mémorisation. De là à envisager de relancer cette fabrication de neurones grâce à l’oxygénothérapie…