Var-Matin (Grand Toulon)

Elles se mobilisent pour les femmes sans-abri

L’associatio­n « Sans toit, et si c’était toi » s’est associée à d’autres structures solidaires pour mettre en place une maraude 100 % féminine, centrée sur le bien-être. Première, demain soir

- CATHERINE PONTONE cpontone@varmatin.com

S’intéresser à son apparence est un premier pas pour se sentir mieux, reprendre confiance en soi et renouer avec les autres », confiait un jour, un bénévole de l’atelier esthétique au sein de l’associatio­n des Amis de Jéricho. Le besoin de revalorisa­tion de l’image de soi est d’autant plus criant lorsqu’on est confronté à la dure réalité de la rue. Myriam Picardel, présidente fondatrice de l’associatio­n « Sans toit, et si c’était toi » depuis février 2015, ne l’ignore pas. Avec son équipe bénévole, elle va au-devant des personnes en situation de précarité. Le mardi soir, son food-truck solidaire sert des repas chauds réalisés à partir de produits invendus. Forte de cette expérience, bénévole a effectué ce constat : en perte de repères, ce public à la rue est fragilisé, et plus particuliè­rement encore les femmes. « Elles manquent cruellemen­t de produits d’hygiène de vie », explique-t-elle.

« Des femmes parlent aux femmes »

Ce besoin de bien-être, tout aussi important qu’un repas chaud fait maison, est apparu comme une évidence pour Myriam et Pascale Spedale, bénévole au bus de nuit. « Nous voulions faire quelque chose pour ces femmes parce qu’elles le méritent», lâche Myriam Picardel, déterminée à apporter ce « petit plus féminin »qui contribue à revalorise­r l’image de soi. Les portes des sept structures et associatio­ns oeuvrant auprès des plus démunies se sont ouvertes à l’initiative inédite. Ont d’ores et déjà répondu à l’appel : le bus de nuit, l’associatio­n « Sourire d’un démuni », Solidarité­s Toulon, le Secours catholique, l’associatio­n « Coexister », Aides Toulon et Romespéran­ce. Au-delà des bénévoles associatif­s, toutes les femmes qui souhaitera­ient s’impliquer sont bien évidemment les bienvenues. L’objectif étant d’amener un peu de confort et, surtout, du réconfort. Une brosse à cheveux, du maquillage, une lotion à l’eau de rose, des serviettes hygiénique­s… Ces produits d’hygiène peuvent (un peu) adoucir la galère de la rue. Sur le terrain, les équipes engagées toute l’année le savent : il va falloir gagner la confiance de ces femmes en perte de repères. « Elles se cachent la nuit pour dormir car elles sont souvent victimes de violences physiques et d’agressions sexuelles, elles s’habillent souvent en “garçon ” pour se protéger», confie Myriam Picardel.

Aller au-delà du lien social

L’associatio­n estime à «une trentaine » le nombre de femmes actuelleme­nt à la rue dans les quartiers toulonnais comme à SaintJean-du-Var, le Pont-du-Las ou encore le centre-ville. Pour elles, les bénévoles espèrent pouvoir renouveler

la maraude deux fois par mois. Avant même le premier rassemblem­ent, « Sans toit, et si c’était toi » réfléchit à «aller au-delà du lien social et de l’urgence, en les sortant de cet isolement ». L’idée de permettre à huit femmes sans-abri de se mettre à l’abri et de se « poser » durant la nuit a fait son bonhomme de chemin. Ne reste plus qu’à trouver un emplacemen­t susceptibl­e d’abriter dans une remorque totalement transformé­e, avec l’appui de sponsors, en un toit provisoire équipé de huit lits, de douches et WC. Nul doute que la déterminat­ion sans faille de ces acteurs de terrain peut permettre d’aboutir à un résultat positif.

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(Photo doc. Dominique Leriche) La maraude  % féminine partira du food-truck solidaire, point de rendez-vous tous les mardis soirs, des sans-abris pouvant partager un repas chaud fait maison par les équipes de « Sans toit, et si c’était toi».

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