Var-Matin (Grand Toulon)

L’intérim coûte trop cher à l’hôpital

Le centre hospitalie­r intercommu­nal a eu recours cet hiver à l’intérim face au pic d’activité et à l’absentéism­e. Le déplafonne­ment mensuel des heures sup’ apporterai­t de l’oxygène

- CATHERINE PONTONE cpontone@nicematin.fr

Six ans après son ouverture, le centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon - La Seyne (Chits) commence à peine à stabiliser son activité, mais peine, malgré tous les efforts d’économie, à diminuer le recours à du personnel intérimair­e. En trois ans, le budget a fortement augmenté.

  euros dépensés en 

Pour l’année 2017, les dépenses s’élèvent en moyenne à 300 000 euros pour l’emploi des personnels non médicaux. Il porte majoritair­ement sur l’emploi d’infirmiers devant les aides soignants tous services confondus. Une enveloppe financière qui, il y a encore trois ans, ne s’élevait qu’à « 20 000 euros », selon le syndicat majoritair­e Force ouvrière. Parallèlem­ent, l’absentéism­e des personnels « reste assez haut même s’il baisse légèrement », reconnaît Michel Perrot, directeur du Chits. Il constitue un des maillons de la chaîne du recours à l’intérim. A celuici, il faut ajouter les arrêts maladies, la période hivernale sous tension – services des urgences adultes et pédiatriqu­es en surchauffe –, et la période de congés de personnels. « Nous avons un peu moins de monde pour faire autant, sinon plus », reconnaît Michel Perrot. Il ne minimise pas, loin s’en faut, la période sous tension de cet hiver « compliquée et lourde pour les équipes confrontée­s à énormément de passages notament aux urgences ». « Forcément, on a besoin de renforcer les équipes, et on fait appel à du personnel d’intérim quand on ne peut pas faire autrement.» Le directeur ne le nie pas : le recours, aussi, aux heures supplément­aires par les agents, durant cette période d’épidémie, coûte moins cher tout en étant plus adaptée. Notamment dans les services spécialisé­s. « La situation devient critique notamment en réanimatio­n, néonatolog­ie, pédiatrie, oncologie, en raison de l’absence de compétence­s spécifique­s de personnels intérimair­es, et ce malgré leur bonne volonté », avait alerté, en période de crise, Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritair­e FO.

Heures sup’ sur la base du volontaria­t

Or, le recours aux heures sup’ se complique avec le seuil réglementa­ire non autorisé à être dépassé : le plafond mensuel est limité à 15 heures par agent, voire 18 heures selon certaines catégories de personnel (sages-femmes, infirmiers spécialisé­s, et manipulate­urs en radiologie). Or, les blouses blanches ont toujours dépassé le quota mensuel en période de crise pour une meilleure prise en charge des patients. Ce diktat du décret soulève un profond malaise car il remet en cause, selon le directeur, le « bon fonctionne­ment de l’établissem­ent ».( lire encadrés).

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(Photo doc. P. Bl.) Les personnels du Centre hospitalie­r intercommu­nal ont fait face à une activité soutenue durant la période des fêtes, mais aussi durant le mois de janvier. Ce qui a généré des heures supplément­aires dans les services.

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