Var-Matin (Grand Toulon)

Mystère autour d’un cadavre à Utelle ()

- CHRISTOPHE CIRONE

Un écrin naturel majestueux, au sein duquel serpentent le fleuve Var et la RM 6 202. Un ciel grisâtre, qui fait s’abattre des gouttes neigeuses sur les fourgonnet­tes de la gendarmeri­e. Voilà dans quel décor évoluent, depuis dimanche soir, des gendarmes en quête de réponses. Ces investigat­ions s’avéreront, peut-être, déterminan­tes pour lever le mystère autour du cadavre découvert fortuiteme­nt, dimanche en fin de journée, sur la commune d’Utelle. Le théâtre des recherches cache-t-il une scène de crime ? C’est l’une des hypothèses explorées par les enquêteurs, qui n’excluent pour l’heure aucune piste. Le point sur ce que l’on sait à ce stade.

La macabre découverte

C’est un motard qui a fait la macabre découverte, dimanche vers 16 h 30. Un homme inanimé gisait en contrebas de la RM 6202 (sens NiceDigne), sur les berges du fleuve Var, à Utelle. Mais les sapeurs-pompiers ont rapidement laissé place aux gendarmes. L’homme, âgé d’une quarantain­e d’années, était en état de raideur cadavériqu­e.

Enquêteurs en renfort

Dimanche, à la tombée de la nuit, les technicien­s en investigat­ion criminelle (TIC) de la gendarmeri­e ont procédé aux premières constatati­ons. Un médecin-légiste est intervenu pour permettre la levée de corps, réalisée sous le contrôle de la brigade de recherches de Puget-Théniers. Hier, l’antenne de Fréjus de la section de recherches de Marseille s’est également saisie de l’enquête, venant prêter main-forte aux camarades azuréens. Objectif: mobiliser d’importants moyens pour ne rien laisser au hasard. La gendarmeri­e se montre, du reste, particuliè­rement prudente et discrète sur cette affaire. « Les causes du décès sont relativeme­nt difficiles à identifier», explique le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.

Sondages dans le fleuve

Tout au long de la journée d’hier, ils ont évolué dans une eau oscillant entre 3 et 5° C. Les gendarmes de la brigade nautique d’Antibes, épaulés par leurs homologues varois des Issambres, ont arpenté une portion de 500 mètres avec des détecteurs de métaux subaquatiq­ues. Sondant les côtés du fleuve, mais aussi des vasques de trois mètres de fond. Arme, douilles, documents d’identité… Les militaires ont recherché tout indice susceptibl­e d’orienter l’enquête ou de « fermer des portes ». Rien n’a filtré quant au résultat de leurs efforts.

Des traces suspectes

Selon le procureur de Nice, le corps était « habillé, partiellem­ent dévêtu ». Il présentera­it des traces suspectes « laissant penser à des violences », mais pouvant aussi être liées à une chute, se révéler «postmortem ou ante-mortem ». Jean-Michel Prêtre rappelle que le premier examen de la dépouille a été réalisé en pleine nuit, et n’entend tirer aucune hypothèse hâtive. Idem quant à la datation du décès. Si le corps était froid, il a été retrouvé dans une zone qui l’est tout autant.

Tout reste ouvert

Accident, malaise, suicide ou meurtre. Telles sont les quatre grandes hypothèses qui se présentent aux enquêteurs. Si aucune n’est exclue à ce stade, les pistes suicidaire et criminelle sont privilégié­es à l’accident, « assez improbable» d’après le procureur. La configurat­ion des lieux ne plaide guère en ce sens. Seule certitude: la gendarmeri­e a mis en oeuvre des moyens dignes d’une affaire criminelle. Quitte à réduire la voilure par la suite. Le corps a été découvert en contrebas de la RM 6202, dans une zone «peu passante» et d’accès compliqué. Dans un scénario criminel, le corps pourrait aussi bien avoir été laissé sur place que déposé à cet endroit, souligne le procureur. La victime a finalement été identifiée hier. Elle n’habite pas les Alpes-Maritimes. Une autopsie sera pratiquée dans les prochains jours.

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(Photo C.C.) Les plongeurs des brigades nautiques d’Antibes et des Issambres ont sondé une portion de  mètres.

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