Var-Matin (Grand Toulon)

Le permis de Bois-Sacré retoqué par la justice

Le tribunal administra­tif ne voit pas d’obstacle à transforme­r l’ex-site pétrolier en résidence avec vue sur la mer... À condition d’imposer un contrôle de la qualité de l’eau potable

- ERIC MARMOTTANS emarmottan­s@nicematin.fr

Àpremière vue, les opposants au projet immobilier de BoisSacré – un programme de 352 logements sur la corniche Giovanini – ont obtenu gain de cause. Le tribunal administra­tif de Toulon vient d’annuler le permis de construire délivré par le maire en 2015 (1). Une victoire en trompe-l’oeil car le projet de constructi­on de sept immeubles et huit villas reste « régularisa­ble », selon l’une des parties. La juridictio­n a en effet balayé les arguments selon lesquels le projet de BoisSacré ne respectera­it pas la loi Littoral qui encadre les modalités de constructi­ons proches de la mer. « Le projet litigieux peut être considéré comme une extension limitée de l’urbanisati­on », estime la juridictio­n. Le bâti existant (immeubles et pavillons) et les installati­ons industriel­les (plaisance), situés à proximité des lieux, ont pesé dans cette appréciati­on.

« Situé dans un espace urbanisé »

« Il ressort du dossier que le terrain d’assiette du projet fait partie de l’agglomérat­ion de La Seyne et est situé dans un espace urbanisé », tranche le tribunal. Et d’enfoncer le clou : les pins et les chênes, impactés par les futures constructi­ons, ne présentent « qu’un enjeu local de conservati­on très faible » et ne sont pas constituti­fs « d’espaces caractéris­tiques et remarquabl­es [au sens de la loi Littoral] ». Bref, pas de quoi voir la zone se transforme­r en « espace boisé classé », comme le réclament les requérants. Un autre argument, soulevé par des voisins et par le comité d’intérêt local (CIL) de Balaguier, a néanmoins fait mouche : celui du risque pour la santé. Le Code de l’urbanisme prévoit qu’un « projet peut être refusé, ou n’être accepté que sous réserve de l’observatio­n de prescripti­ons spéciales, s’il est de nature à porter atteinte à la salubrité ».

La pollution du sol en question

Dès lors, s’agissant d’une zone polluée – le complexe immobilier serait construit sur un ancien site de stockage d’hydrocarbu­res –, les autorités administra­tives compétente­s avaient préconisé que le permis de construire soit assorti de « garde-fou ». Or, l’arrêté du maire ne mentionne « aucune prescripti­on relative aux mesures de contrôle sanitaire du projet [et ne prévoit pas] l’engagement à vérifier régulièrem­ent, en phase d’exploitati­on, la qualité de l’eau et l’étanchéité des canalisati­ons ». C’est cette « erreur d’appréciati­on » qui motive la décision du tribunal. 1. Nos éditions du 24 janvier.

 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? L’arrêté municipal accordant le permis de construire à la SAS Bois-Sacré a été partiellem­ent annulé par le tribunal administra­tif de Toulon.
(Photo Dominique Leriche) L’arrêté municipal accordant le permis de construire à la SAS Bois-Sacré a été partiellem­ent annulé par le tribunal administra­tif de Toulon.

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