«On n’a pas de mutuelle ou de congés mais on s’en sort pas mal»
On entend souvent, ici et là, que le travail de coursier s’apparente, pour tous ces jeunes, à une forme « d’esclavagisme moderne ». Ou à tout le moins, que leurs conditions de travail sont pénibles. « Certes, on n’a pas de mutuelle ou de congés payés, mais on s’en sort pas mal », livre l’un d’entre eux, bien décidé à couper court à ces « on-dit ».
« Un vrai plus »
« Là, le fait de pouvoir travailler pour deux groupes (Ubereats et Deliveroo, Ndlr), à presque n’importe quelle heure, ça va être un vrai plus pour notre portefeuille », confie Khalil, qui a été l’un des premiers à se lancer il y a trois mois et demi, avec Deliveroo. « Tu fais trois livraisons dans une heure, ce qui est fréquent, tu es à minimum 15 euros. C’est pas mal », poursuit Valentin, qui vient de terminer son BTS graphisme et a enfourché son cycle en attendant de trouver un job dans sa branche. Leurs meilleures journées leur rapportent 150 euros, quand une mauvaise journée se chiffre à une soixantaine d’euros de gains. Du simple au double. Le temps de travail, lui, avoisine les neuf heures par jour.
Faible dénivelé et bonne météo
« Hier (mercredi, Ndlr), à la Saint-Valentin, j’ai très bien travaillé, avec pas mal de pourboires », confie Khalil. Le dernier avantage pour ces cyclistes, est lié aux caractéristiques du territoire. Le dénivelé est faible dans toute la zone de livraison. « À Marseille, entre la circulation et les faux plats, c’est plus compliqué. Et puis avec ce climat, ce n’est pas si chiant de sortir le vélo», poursuit ce jeune homme au bonnet gris.