Rupture scolaire : «Le lycée m’a donné ma chance »
Le recteur de l’académie de Nice est allé, hier, à la rencontre des équipes et des élèves du « lycée des possibles» à Bonaparte. Tous hyper motivés pour reprendre les études, bac en poche
On donne beaucoup à nos élèves, et ils nous donnent énormément », a confié, hier après-midi, Emmanuel Ethis, recteur de l’Académie de Nice, à l’une des enseigantes du lycée Bonaparte et de l’équipe éducative du « lycée des possibles» (LDP). Le représentant du rectorat a souhaité aller à la rencontre de l’ensemble des acteurs de ce dispositif. Lequel offre, depuis bientôt quatre ans, au sein de l’établissement de 1670 élèves dirigé par Marc Duran, une seconde chance, aux moins de 26 ans en rupture scolaire.
« Remettre le pied à l’étrier »
« Ils sont désarçonnés. Ils sont tombés. Il faut leur mettre le pied à l’étrier», confiait Christian Astolfi, coordonnateur, conseiller principal d’éducation. Bien souvent, ils ont soit décroché durant l’année de terminale, échoué au bac sans s’être inscrit, l’année suivante, ou s’être arrêté en première... Une chance pour « reconquérir l’estime de soi », rappelle cette prof, et « prendre, aussi, une revanche sur les gens qui ne croyaient pas en vous », a confié, émue, cette lycéenne. Une chance saisie par Sébastien, l’un des quinze élèves accompagnés sur le chemin du baccalauréat littéraire ou économique et social. Ce jeune lycéen qui caresse le rêve d’entrer «dans une classe préparatoire aux études supérieures pour intégrer peutêtre un Institut d’études politiques » n’a pas tari d’éloges sur ses professeurs.
Sébastien : « Je ne suis plus exclu »
«Quand j’ai arrêté mes études, je me suis cherché. Je ne savais pas où j’allais. Maintenant qu’on m’a accepté ici, je reprends une vie normale. J’ai retrouvé une vie sociale, je ne suis plus exclu. J’ai la chance de pouvoir faire quelque chose de ma vie. Si j’arrive à accéder aux études supérieures, je saurai d’où je viens. C’est vraiment une expérience à vivre. Merci. » Des témoignages des élèves qui ont touché et impressionné le recteur. « Leur point commun est leur motivation. Ce sont des battants et ont tous des parcours de vie. Ils ont tous insisté sur la notion de bonheur. Les études sont égales à l’école du bonheur, où on reprend confiance. C’est une belle aventure de l’Éducation nationale. »