« Une décision qui pose question »
Membre de la confédération Environnement Méditerranée, qui fait partie des requérants contre le projet immobilier, Gérard Demory estime que
cette décision du tribunal « pose surtout des questions» : « Le tribunal annule le permis au motif que la Ville n’a pas obligé le promoteur à prévoir des mesures de contrôle sanitaire. Ce qui pose un problème de fond car, si on estime qu’il faut des mesures de contrôle, c’est qu’il n’y a pas de certitude sur la portée du plan de dépollution présenté par le promoteur... Or, les polluants qui resteront pourraient, soit descendre dans le sol, soit remonter à travers le béton. Pour les sols, il y aurait un risque potentiel pour l’eau qui alimente les bâtiments, mais ce risque est réduit avec des doubles canalisations et avec le fait que l’eau circule, ce qui entraîne une dissolution. Or, dans les bâtiments, la pollution serait continue… En outre, l’expert en santé environnementale que nous avons sollicité (et dont nous avons adressé les conclusions au tribunal) s’interrogeait sur l’interprétation des données d’analyse du plan de dépollution. Il concluait à des “manquements conduisant à une probable sous-estimation des risques sanitaires” pour les futurs occupants. A cet égard, il faut savoir que les mesures en matière de pollution ne sont pas faites par des organismes indépendants mais par des organismes choisis par le maître d’ouvrage…» «Au final, complète Gérard Demory, si une nouvelle demande de permis était déposée, nous pourrions mettre la Ville devant sa responsabilité : lui demander de faire procéder à une expertise de l’évaluation du plan de dépollution. A défaut d’obtenir satisfaction, nous pourrions attaquer le permis modificatif qui serait délivré par la Ville ».