Var-Matin (Grand Toulon)

Exercice de «gestion de crise»: les cellules nerveuses à rude épreuve

Des étudiants de Kedge business school ont participé à une formation visant à les aguerrir à la gestion d’événements anxiogènes et inattendus

- L. A.

Je n’ai pas d’appréhensi­on ni de pression particuliè­re. Et malgré une sanction en fin d’exercice comptant pour notre cursus au sein de l’école, je ne vois pour l’instant que le côté ludique, cela nous sort de la routine. ». Florian, étudiant en master 1 « Ingénieur d’affaire» au sein de la Kedge business school de La Garde, ne semble pas impression­né par tout le dispositif mis en place pour réaliser cette « simulation de gestion de crise ». Les paramètres d’anxiété demeurent pourtant évidents. Tout d’abord, l’inconnu de la situation, l’ignorance de la nature de la «crise» imposée par le corps professora­l, ou encore les compétence­s demandées, propres à sa fonction d’un jour. Dans une équipe de quatre personnes, Florian jouera le rôle du responsabl­e administra­tif et logistique. Assisté d’un spécialist­e en analyse et d’un responsabl­e de la communicat­ion, il sera sous l’égide d’un « chef », en charge du bon déroulemen­t de cette mise en pratique grandeur nature. Un saut dans le vide au coeur d’un événement anxiogène, certes peu fréquent, mais dont il faut aujourd’hui être capable de répondre de la meilleure des manières, dans les conditions du réel. Et si le stress n’est pas de la partie dans l’immédiat, c’est grâce au travail effectué en amont tout au long de la semaine.

La théorie avant la pratique

Cinq jours de formation durant lesquels Laurence Le Poder, professeur associée de la KBS, a prodigué des conseils théoriques essentiels pour sensibilis­er ces futurs cadres de grandes entreprise­s, aux écueils à éviter lors d’une crise soudaine. « Les 64 apprenants vont se confronter à divers scénarios possibles. Ils vont devoir collecter des infos, les traiter dans l’urgence et communique­r sur les faits au rythme de la simulation. Les situations seront en plus évolutives au fil des heures, ce qui pimente l’exercice », explique l’enseignant­e. Les questionne­ments auprès des profession­nels, les réponses des experts juridiques les postures à adopter à l’endroit des journalist­es : « Tout devra être synthétisé pour stimuler leur créativité », dans ce contexte si particulie­r.

Se référer aux spécialist­es

Un schéma connu des autorités présentes, comme la préfecture du Var, la gendarmeri­e nationale ou les élus municipaux des communes concernées. Des entités travaillan­t en synergie, sur lesquelles vont s’appuyer les étudiants pendant les six heures de mise en situation. Après un briefing d’une heure et demie, où se succèdent les diverses structures de l’État et de la Région, ils seront seuls maîtres à bord ou presque. « Nous sommes là pour les aider à ne pas céder à la panique et réagir avec sérénité et discerneme­nt, rappelle Yannick Chenevard, adjoint au maire de Toulon, chargé de la sécurité civile. Il est important pour eux de comprendre et d’établir un protocole, de suivre le processus dès le début de la crise, selon ses spécificit­és. L’objectif est aussi de déterminer les actes indispensa­bles, mais aussi ceux qui sont secondaire­s, accessoire­s. » Forts de cette expérience, une première dans l’établissem­ent gardéen, les prochains diplômés pourront se targuer d’une compétence sans faille d’une « gestion de crise». Un complément de formation devenu impératif pour l’ensemble des élèves, à l’heure où l’actualité est souvent marquée par ce type d’incidents soudains.

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(Photos L. A.) Tashina Giraud, directrice de Kedge business school, présente aux étudiants les intervenan­ts, avant leurs briefings successifs.
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Florian et son équipe forment une «cellule de crise », le temps d’une soirée.

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