L’hôpital public crée le débat
Le Parti communiste a donné son analyse pour «sauver et développer les hôpitaux publics varois », au terme d’un débat avec un journaliste et une responsable syndicale, samedi
Le Parti communiste joua en son temps un rôle dans la création de la Sécurité sociale, au travers du ministre Ambroise Croizat, qui fut l’un des acteurs de la mise en oeuvre, dès 1945, de ce projet du Conseil national de la résistance. Samedi, la Fédération départementale du parti proposait un débat public sur le thème « sauver et développer les hôpitaux publics varois ». Invités, Manon Magagnosc, responsable de la CGT du Centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne (CHITS), et Pierre Ivorra, chroniqueur du journal L’Humanité et membre de la commission hôpitaux du parti sur le secteur ont livré leur analyse de la situation. La responsable CGT a évoqué des conditions de travail dégradées du personnel soignant, des délais d’attente aux urgences jusqu’à « plus de dix heures en période hivernale ». Elle a aussi pointé du doigt la tarification à l’activité (T2A), mise en place il y a quelques années. «Si elle peut s’appliquer à des actes bien précis, en particulier chirurgicaux, elle ne fonctionne pas pour la prise en charge des maladies chroniques, des personnes âgées, qui repose sur un accompagnement interdisciplinaire. » Dans ces secteurs moins rentables, délaissés par le secteur privé selon elle – qui tirerait ainsi son épingle du jeu avec la tarification –, le problème serait de voir «les patients sortir vite, mais mal soignés, ils reviennent à l’hôpital encore plus vite ».
Fermeture de la maternité à Hyères?
Dans le Var, en particulier, « trente-cinq lits de réanimation au total» seraient bien dessous de la moyenne nationale: «Nous devrions en avoir 66 », cela malgré l’« annonce de six ouvertures à court terme ». Autre «sujet chaud» : la représentante du personnel affirme que la direction du CHITS aurait annoncé « quasi la larme à l’oeil, la fermeture du service maternité de l’hôpital de Hyères dans l’année 2020, faute de moyens ». « L’hôpital SainteMusse prévoit 4 600 accouchements par an! Nous y voilà à l’usine à bébés », a-telle déclaré. Pierre Ivorra s’est, lui, attaché à répondre, chiffres à l’appui, aux principales critiques faites au système de santé français, avant de proposer un certain nombre de solutions (lire en encadré), qui ont été débattues avec le public.