Var-Matin (Grand Toulon)

Hyères : avec Recyclos, les vieilles bicyclette­s rayonnent de nouveau

- C. L.

Jean-Jacques Bessac, les deux roues à pédales ça le connaît. Lorsqu’il était facteur – durant 30 ans à Solliès –, tous les matins vers 6 heures il enfourchai­t sa bicyclette pour rejoindre son lieu de travail. « Parce que le vélo, c’est la liberté, c’est mon droit à la solitude », se justifie-t-il presque en souriant… Une liberté qu’il a explorée sur les routes de France et d’Europe à travers des périples au long court. Toujours seul. Une passion qui « l’anime depuis gamin », et qu’il a donc décidé de transforme­r en son « métier » depuis un an. À 56 ans, il s’est lancé dans la réparation et la restaurati­on des vélos anciens. Les bolides d’aujourd’hui, il laisse ça aux autres. Lui préfère les vis grippées, les câbles détendus… « Je n’étais pas content des réparation­s des autres alors j’ai fait les miennes », explique-t-il. En autodidact­e il se lance sur les montures des autres et profite du Petit Bazar qu’il tient en ville avec sa femme pour présenter ses « créations » à la vente. Deux trônent fièrement rue des Porches, « intégralem­ent remis à neuf. Si je peux les laisser dans leur jus je le fais, parfois je m’amuse en les repeignant.» Il restaure de vieux vélos « achetés aux puces, des vieilles pièces, ou des vélos qu’on me donne. Parfois ce n’est pas simple quand c’est un vieux vélo grippé mais ça me plaît. » Il se penche aussi sur les vieilles pièces qu’on lui apporte où les petites réparation­s « du quotidien ». « Je vois des vieilles dames qui ont crevé, des roues voilées, ou des gens qui m’apportent les vélos de leurs parents à restaurer. » « C’est venu tout seul. J’ai essayé de mettre un ou deux vieux vélos dehors et les gens s’arrêtent, ça m’a étonné et j’ai continué. Cela vient doucement. Quand les gens m’achètent un vélo, ils me serrent la main. C’est différent, ce n’est pas le cas quand on vend quelque chose du magasin. » C’est dans son jardin qu’il s’adonne à sa passion. Guère lucrative, mais qu’importe. « Cela m’ennuie de voir mourir les vélos, avec, bien souvent, des pièces magnifique­s. Leur donner une seconde vie, c’est bien. C’est aussi par conviction. Je suis quelqu’un de sensible à la nature. » « Le vélo c’est bon pour la planète et ça fait faire du sport ajoute-t-il, le seul problème c’est les voitures », conclut-il en bon défenseur de la petite reine. Rens. : Recyclos, 9 rue des Porches. 06.15.44.47.88

 ?? (Photos L. Martinat) ?? Machine à coudre, imprimante, rien ne se perd, tout se répare (ou presque). Jean-Jacques Bessac, en passionné, redonne des couleurs à vos vieilles bicyclette­s.
(Photos L. Martinat) Machine à coudre, imprimante, rien ne se perd, tout se répare (ou presque). Jean-Jacques Bessac, en passionné, redonne des couleurs à vos vieilles bicyclette­s.

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