Laurent Wauquiez : «Je suis devenu une cible»
Le président des Républicains ne regrette rien des propos décapants tenus devant des étudiants, sinon ceux contre Nicolas Sarkozy. Il s’est posé, hier soir, en bouc émissaire de médias partisans
Tout ce tohu-bohu est donc la faute des journalistes, ceux du moins, soyons précis, qui utilisent «des méthodes de voyous». Quelques heures plus tôt, le président de l’Assemblée, François de Rugy, avait invité Laurent Wauquiez à présenter ses excuses aux Français après les propos, enregistrés à son insu, cassant pêle-mêle du sucre sur le dos de Macron, Juppé, Darmanin, Pécresse, Sarkozy ou la CPME. On en oublie sans doute… Les excuses, François de Rugy et les Français peuvent continuer à les attendre longtemps. Invité de Ruth Elkrief, hier soir sur le plateau de BFMTV, le nouveau patron des Républicains a choisi d’afficher une cohérence – « J’assume mes propos » – et de contre-attaquer. Il n’a concédé qu’un regret, ses critiques sur Nicolas Sarkozy qui aurait fait contrôler les portables de ses ministres. « J’ai simplement évoqué une rumeur», a-t-il
FRAUDE FISCALE : ANS FERME REQUIS CONTRE JÉRÔME CAHUZAC
« durement rompu l’équilibre social ». « Votre plus grande contribution à la lutte contre la fraude fiscale aura été votre procès », a asséné l’avocat général à l’ancien ministre, contraint à la démission après la révélation de son compte caché. Une confirmation du jugement enverrait Jérôme Cahuzac, ans, derrière les barreaux alors qu’une peine égale ou inférieure à deux ans d’emprisonnement ouvrirait la possibilité d’un aménagement de peine. Un déni persistant signe de « quelque chose de plus noir » : un puissant « sentiment d’impunité ». « L’impunité, c’est penser que la loi c’est pour les autres », a attaqué l’avocat général Jean-Christophe Muller en débutant son réquisitoire. « Vouloir tout et son contraire », « penser qu’il est possible de faire fortune d’un côté » et « de donner des leçons de morale fiscale » de l’autre : le magistrat a fustigé un homme qui n’a pas su « faire des choix ». La « déflagration » causée par le scandale « a eu de multiples conséquences sur le fonctionnement de notre vie politique, sur la transparence, la lutte contre les conflits d’intérêt », a-t-il rappelé, évoquant la création en d’un parquet national financier, puis d’une agence anticorruption. Si la cour d’appel de Paris suivait le réquisitoire, une telle condamnation conduirait en détention Jérôme Cahuzac. Jusqu’à deux ans, une peine peut, en effet, être intégralement aménagée, sous le régime de la semi-liberté ou avec un bracelet électronique, mais à trois ans, l’incarcération devient inévitable, au moins pour un temps. C’est pourquoi son ex-épouse, Patricia Ménard, qui avait écopé de deux ans de prison, avait renoncé à interjeter appel. plaidé pour sa défense, réitérant au passage sa « fidélité » de toujours à l’ancien chef de l’Etat. Le reste du temps, le président d’Auvergne-RhôneAlpes La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a reçu, hier matin à Paris, les présidents de région pour faire le point avec eux sur les grands chantiers ferroviaires du moment, loi de programmation des infrastructures et refonte de la SNCF, sur la base des récents rapports Duron et Spinetta. Philippe Tabarot, vice-président délégué aux transports et à la sécurité, représentait le président de la région Sud, Renaud Muselier, à ce rendez-vous. Il en est sorti plutôt rassuré, globalement en phase avec les options réformatrices du gouvernement. « La ministre a, par ailleurs, entendu nos inquiétudes sur la possible suppression des lignes dites capillaires, les petites lignes », note-t-il avec satisfaction.
Engagements
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, seraient susceptibles d’être impactées la ligne de la Côte bleue dans les Bouches-du-Rhône, celles de l’étoile de Veynes entre Gap et Grenoble, ainsi que la ligne Breil - Tende - Cuneo dans les Alpes-Maritimes. «Concernant cette dernière a vanté sa capacité à parler vrai. « Oui, on devrait avoir le droit de dire tout ça, j’assume ce que j’ai dit. » Et de se poser en victime, donc, d’un système médiatique ligne, nous avons fait valoir qu’il ne s’agissait pas d’une petite ligne mais d’une ligne transfrontalière, qui rentre dans le cadre d’une convention internationale, indique Philippe Tabarot. La ministre a entendu nos arguments et elle a assuré que l’Etat respectera ses engagements pris dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. » Après que le projet de ligne nouvelle Paca eut été retenu sur la foi du rapport Duron, l’élu régional a d’autre part partial dont il a instruit le procès en déontologie. Annonçant une plainte et la saisine du CSA, Laurent Wauquiez s’est efforcé de renverser la perspective : « Quel est donc mon grand crime, qui a justifié ce cirque médiatique durant quatre jours ? »
« Démolition »
Car pour lui, aucun doute, les médias ont leur chouchou, en l’occurrence Emmanuel Macron, soumis à un régime de faveur. «Ilya ceux qu’ils [les journalistes] ciblent et ceux qu’ils protègent », les attaques contre lui servant à ses yeux à faire diversion et à « glisser la poussière sous le tapis ». « Ça ne m’impressionne pas, ça ne me fera pas reculer » , at-il martelé, confessant « ne pas avoir mesuré le degré de plaidé pour un resserrement de son calendrier, concernant « notamment les gares TGV et TER de Cannes et Sophia Antipolis et la boucle ferroviaire de Sophia, envisagées à l’horizon 2032, ainsi que la gare traversante de Saint-Charles à Marseille, prévue pour 2028. On aimerait gagner quatre à cinq ans sur ces échéances.» La future gare multimodale de Nice-Aéroport est, elle, déjà phasée entre 2018 et 2023, avec le souhait que la déclaration d’utilité publique violence et de manipulation auquel certains journalistes étaient prêts à se livrer pour abattre certains politiques. J’ai bien compris que dans ce travail de démolition, je suis devenu une cible ». Pas sûr que cette riposte sur l’air des médias partisans ne fasse pas « pschitt », comme dirait Chirac. François Fillon a mesuré l’an dernier les limites de ce registre. Après s’être fourré tout seul dans une position inextricable, Laurent Wauquiez n’avait, il est vrai, aucune échappatoire satisfaisante. S’excuser revenait à admettre une bourde monumentale. En tentant de se faire passer pour un bouc émissaire, il aura simplement réussi à se raccrocher aux branches. puisse intervenir au plus tard en 2020.
La concurrence en bonne voie
Philippe Tabarot, enfin, a enfoncé le clou quant à la volonté de la Région d’accélérer l’ouverture à la concurrence des TER. Un sujet sur lequel la ministre est raccord. « Elle va retenir les préconisations d’ouverture à la concurrence du rapport Spinetta. Soit par la loi, soit par ordonnances, on devrait maintenant aller assez vite, dès que seront réglées quatre difficultés: la reprise du personnel, la propriété du matériel, la transmission des informations par la SNCF et la question de la maintenance. » Concrètement, « on souhaite mettre en place cette ouverture à la concurrence en décembre 2019, poursuit Philippe Tabarot. Dès cette semaine, nous lançons un appel à manifestations d’intérêt, une sorte d’appel d’offres à blanc, qui nous permettra, quand la loi nous l’autorisera, de lancer l’appel d’offres définitif, on l’espère dès janvier prochain pour une concurrence effective fin 2019 ».