Toulon : prison ferme pour le concubin violent
Un trentenaire a été maintenu en détention après sa comparution, hier, devant le tribunal correctionnel pour « violences volontaires » en récidive, commis sur sa compagne
Dix-huit mois de prison, dont dix avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans : c’est la peine infligée, hier, en correctionnelle à Toulon, contre un trentenaire poursuivi pour « violences volontaires sur concubin en état de récidive légale ». Les faits sont récents et se sont déroulés à Toulon, au bas du bâtiment où réside la victime. Les policiers avaient été alertés en soirée pour intervenir à propos d’un différend familial. Arrivés sur les lieux, les fonctionnaires avaient découvert un couple avec un enfant qui se disputait.
Coups de poings, chute au sol…
Immédiatement, la femme s’était ruée sur les forces de l’ordre, expliquant subir des violences habituelles de la part de son compagnon: gifles, coups de poing… « Le soir des faits, vous lui avez bien donné un coupde-poing, tiré les cheveux et fait tomber au sol ? », a interrogé la présidente, Céline Reboul. « Je reconnais avoir asséné un coup-de-poing et l’avoir tirée par les cheveux, oui. »« Et la gifle ? », a repris la magistrate. « La gifle, non ! Je n’ai que deux mains… » À la barre, l’auteur présumé des faits a également expliqué qu’il n’avait pas supporté « l’hyperactivité »du fils de sa compagne. « Vous avez dit que vous aviez tendance à vous énerver pour rien… Confirmez-vous ? », a ajouté la présidente. « D’habitude, j’arrive à contenir ma colère, mais là… »
« Vous attendez quoi : de la tuer ? »
Indiquant qu’il avait luimême subi des violences lorsqu’il était enfant, le prévenu a dit être « conscient de l’ampleur des faits et qu’[il était] justement suivi par un psychiatre ». « Depuis 2014, les violences ont débuté. Alors, vous attendez quoi ? De la tuer ? », s’est énervée la présidente. « Non, j’ai pris conscience de la gravité », a-t-il répondu. « Une fois, votre compagne est passée à travers la vitre. Une fois, vous lui avez cassé le nez. Là, vous lui portez un coup-de-poing. Vous attendez quoi, vraiment ? Je me pose la question… », a martelé la magistrate. « Non, je n’attends pas qu’elle soit sur le carreau! », a conclu le mis en cause. Le tribunal a, ensuite, étudié le casier judiciaire du prévenu, indiquant plusieurs faits de violences intrafamiliales. « Il y a quand même un petit souci, Monsieur… », a conclu la présidente. Absente à l’audience, la victime s’est néanmoins constituée partie civile. Au banc du ministère public, Carine Somody a dénoncé « des faits qui durent quasiment depuis le début de la relation. Je vous le dis : si Monsieur a besoin de se défouler, qu’il aille jouer au rugby! Parce que, la prochaine fois, ça sera un homicide ! », a-t-elle commenté, avant de requérir à l’encontre du prévenu dix-huit mois d’emprisonnement dont six mois avec sursis, interdiction d’entrer en contact avec la victime et maintien en détention. Il lui a également été fait obligation de se soigner.
« Victime lui-même étant enfant »
En défense, Me Élodie Gozzo a répété que son client avait été victime de violences lorsqu’il était enfant : «Il reproduit quelque chose qu’il a dû connaître. En tout cas, il a pris conscience des faits et a entamé un travail pour ne pas recommencer. Il a un emploi stable depuis 2005 », avant de demander l’indulgence de la juridiction. Cela n’a pas suffi.