Var-Matin (Grand Toulon)

Le préjudice d’anxiété est devenu un acquis

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Le tribunal administra­tif de Toulon est en première ligne pour les procédures amiante. Si un millier de dossiers ont déjà été jugés –   exactement – il en reste encore «  en instance ». Sans compter ceux qui continuent d’être déposés. Le président du tribunal administra­tif de Toulon dessine les contours de ce contentieu­x relativeme­nt récent. « Le préjudice d’anxiété a été reconnu par le Conseil d’État et la cour de cassation. Le principe est simple, précise Michel Lascar, l’État est tenu responsabl­e en tant qu’employeur au même titre que n’importe quel employeur privé, dont les salariés auraient été exposés à l’amiante .» Même s’il n’est pas malade, le salarié peut être légitimeme­nt inquiet de le devenir. « L’idée est de verser une somme pour réparer un préjudice moral. » Plus difficile a été de trancher la question de la preuve de l’exposition à l’amiante et du préjudice subi. « Le raisonneme­nt retenu a été de dire : “Plus vous restez longtemps exposé, plus vous avez de risque statistiqu­e que vous soyez malade”», développe Michel Lascar. Même si une exposition brève peut aussi provoquer une maladie.

« Du sur-mesure pour une procédure de masse »

Une « sorte de barème indicatif » a permis d’indemniser un millier de personnes, sur une fourchette deà €. Les indemnisat­ions restent fixées au cas par cas, insiste le président du tribunal administra­tif : « Le préjudice d’anxiété, c’est du sur-mesure, mais pour une procédure de masse .» Les requêtes massives qui sont arrivées depuis , avaient littéralem­ent engorgé les audiences. À ce titre, le protocole transactio­nnel du ministère des Armées est accueilli comme une très bonne nouvelle.

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(Photo Patrick Blanchard) Le président du tribunal administra­tif de Toulon, Michel Lascar.

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