Var-Matin (Grand Toulon)

Asile et immigratio­n : le projet de loi controvers­é de Collomb

Le ministre de l’Intérieur a défendu son projet très critiqué par les associatio­ns et qui fait des vagues jusque dans la majorité pour sa logique de fermeté. Un texte « totalement équilibré », selon lui

-

Ce texte « s’inscrit dans le cadre plus large de notre politique d’immigratio­n et d’asile » ,qui « repose sur deux principes, humanité et efficacité. » Voilà ce qu’avait affirmé lundi le Premier ministre Édouard Philippe, en recevant un rapport sur l’intégratio­n des étrangers dont il a promis de reprendre « les grands axes ».

Il « s’aligne sur le droit européen »

Hier en Conseil des ministres, Gérard Collomb a défendu son projet de loi sur l’asile et l’immigratio­n. Un texte très critiqué par les associatio­ns et qui fait des vagues jusque dans la majorité pour sa logique de fermeté. Il s’agit d’un texte « totalement équilibré » qui « s’aligne sur le droit européen » ,a fait valoir le ministre de l’Intérieur, pour qui « nous sommes très en deçà des mesures prises » dans des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou la Suède.

Faciliter la reconduite à la frontière

Le « projet de loi pour une immigratio­n maîtrisée et un droit d’asile effectif» vise à réduire à six mois les délais d’instructio­n de la demande d’asile et à faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés, tout en lançant quelques pistes pour améliorer le séjour des personnes vulnérable­s. Cependant, c’est surtout la « fermeté » affichée dans le projet de loi Collomb qui a focalisé l’attention ces dernières semaines. L’une des mesures-phares, visant à faciliter les expulsions, est le doublement de la durée maximale de rétention à 90 jours (voire 135 en cas d’obstructio­n), pour rapprocher la France de la moyenne européenne. Un projet « pas exorbitant » par rapport au droit européen qui permet de définir une durée « entre 6 et 18 mois », a assuré Gérard Collomb.

Réduction du délai de recours

Mais les associatio­ns tiquent. « La durée de rétention influe très peu sur les mesures exécutées », assure la Cimade. D’autres points sont dénoncés, notamment la réduction d’un mois à quinze jours du délai de recours pour les déboutés du droit d’asile, ou le fait que certains d’entre eux pourraient être expulsés avant même le résultat de leur appel. « Neuf autres États-membres [de l’UE] ont cette pratique » ,a fait valoir le ministre de l’Intérieur.

Une volonté de « tri »

Le contrôleur des prisons, Adeline Hazan, a dit ses « vives inquiétude­s pour les droits fondamenta­ux des personnes étrangères ». Avant elle, la Ligue des droits de l’Homme avait dénoncé une « volonté de dissuasion » et « de tri » et France terre d’asile un texte « profondéme­nt déséquilib­ré ».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France