Var-Matin (Grand Toulon)

Lopez, le minot a mûri

Après un passage à vide, le mileu marseillai­s Maxime Lopez est en train de surmonter sa crise de la saison post-révélation, grâce notamment à ses performanc­es en Europa League

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Fini les yeux de Chimène pour le Steven Gerrard de l’OM, comme l’a appelé son président, Jacques-Henri Eyraud. « Max » est aujourd’hui jugé comme les autres joueurs. « Les critiques, ça pique, avoue l’espoir de 20 ans. Il fallait que je me mette dans ma carapace, que je bosse, que je ferme ma bouche, et ça allait revenir. » « Ça fait un bon mois et demi, deux mois que je me sens très bien », disait-il fin janvier. Il a retrouvé du temps de jeu, notamment en Ligue Europa où il a joué neuf matches sur onze, chaque fois titulaire. Il n’a raté que les deux matches contre Konyaspor. Il devrait encore jouer ce match retour ce soir (21 h 05), pour confirmer la nette victoire de l’aller (3-0) où il est à l’origine du 2-0 et grand artisan du 3-0, un triple une-deux délectable avec Florian Thauvin.

« On s’enflamme un peu vite »

Dans le turnover pratiqué par l’entraîneur olympien, Lopez joue plutôt les matches à domicile (5 de ses 7 titularisa­tions), quand son équipe est amenée à avoir la maîtrise du ballon. Sa qualité de passe et ses qualités dans la constructi­on sont mieux mises en valeur. Quand il faut tamponner à la récupérati­on, le Camerounai­s Zambo Anguissa est plus utile. Maxime Lopez a aussi dû digérer son statut d’emblème de l’OM de demain, un club qui ambitionne de former ses titulaires à un rythme plus soutenu qu’un Samir Nasri tous les dix ans. Pourtant, entre octobre et novembre, il n’a joué que 156 minutes en L1, même pas deux matches entiers. « Après mon passage à vide, il fallait me remettre dans le truc, retrouver mes qualités, que je n’avais pas perdues mais que je n’arrivais plus à mettre en oeuvre sur le terrain », raconte-t-il. Mais « les critiques n’ont pas été trop dures. L’année dernière, tout allait trop vite pour moi, et pour vous aussi, dit-il aux journalist­es. À Marseille, quand on est jeune et qu’on commence à jouer, on s’enflamme un peu vite, c’est comme ça ». « Max est bien, juge Garcia. C’est une rampe de lancement intéressan­te. Il est revenu à son niveau, je n’avais pas de doute là-dessus, il ne faut pas oublier qu’il y a 15 mois, il était en équipe réserve. » Quand Lopez jouait moins, le coach le défendait. Le banc, « cela fait partie de la progressio­n d’un jeune joueur à qui tout est arrivé vite, racontait Garcia à l’automne. C’est bien qu’il se réfugie dans le travail, qu’il soit positif ».

« Pourri de talent »

« Max, c’est moi qui l’ai sorti, je le dis en toute humilité, il serait sorti tout seul, il est pourri de talent ce gamin », ajoutait-il. Lopez sert même de modèle aux jeunes du centre. « Grand frère ? Oui et non, répond Max modestemen­t. Il n’y a pas tant d’écart. Mais un peu, parce que j’ai vécu ce qu’ils sont en train de vivre. Je leur rappelle que l’année Bielsa, je n’étais pas avec l’équipe, et l’année Michel, j’ai fait pas mal de tribunes. On a envie de jouer, il ne faut pas lâcher, c’est ce qu’ils font. Tôt ou tard ils auront leur chance. »Un peu grand frère quand même...

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(Photo AFP) Maxime Lopez, ici félicité par Florian Thauvin, a digéré son nouveau statut.

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