Étienne Portalis : « La question des droits de succession »
« J’ai reçu l’invitation par un e-mail qui m’a été envoyé de l’Élysée et je n’y ai d’abord pas cru ». Deux jours avant l’ouverture du salon de l’agriculture de Paris, où il sera l’un des jurés du concours agricole, Étienne Portalis, jeune viticulteur de 30 ans, qui vient de s’associer avec son père à la tête du domaine familial du Château Pradeaux – une vingtaine d’hectares en bandol – à SaintCyr, sera pourtant bien reçu aujourd’hui à 12 h 30 comme 800 jeunes agriculteurs par le président de la République. Le descendant de la neuvième génération en ligne directe de Jean-ÉtienneMarie Portalis, célèbre homme d’État qui fut l’un des quatre rédacteurs du Code civil et qui hérita du domaine viticole en 1753, se retrouvera à son tour sous les ors de la République. Deux siècles après son illustre aïeul. « J’ai été choisi, je crois, en fonction d’un critère d’âge: j’ai moins de 35 ans et aussi parce que je suis plurisyndiqué », commente-t-il, pragmatique. Un troisième critère a été pris en compte par l’Élysée : celui de l’installation. Les jeunes agriculteurs invités doivent s’être installés en 2017.
« J’attends l’ouverture de tables rondes »
C’est le cas d’Étienne Portalis qui travaille sur l’exploitation familiale depuis 2010. Et c’est justement sur les problèmes successoraux rencontrés par les agriculteurs qu’il compte interpeller – «si j’arrive à lui parler » – le président Macron. « Les droits de succession ne sont pas perçus seulement sur l’activité, mais aussi sur le patrimoine. Ils sont très lourds et conduisent les exploitants à s’endetter lourdement sans possibilité d’investissement. Conséquence : au mieux l’exploitation stagne au pire elle disparaît… », rapporte le jeune viticulteur directement confronté au problème et qui attend de cette rencontre l’ouverture de discussions ultérieures et de tables rondes avec tous les acteurs de la profession. « C’est l’occasion de faire avancer les choses. J’adhère à deux syndicats et c’est la première fois que je suis invité à m’exprimer ! »