«L’occasion ne se représentera pas»
« Quand j’ai reçu l’invitation, je me suis dit “c’est gentil mais comment je m’organise, le voyage est aux frais de qui… ?” compliqué. Je suis dans une période où je dois refaire bâcher ma serre, je plante dans trois semaines, j’ai vraiment du boulot. J’ai donc refusé. » Brice Hermieux, jeune maraîcher hyérois de 32 ans, a hésité avant de changer d’avis. « Au moment de raccrocher je me suis dit que c’était un peu bête. C’est une occasion qui ne se représentera certainement jamais. J’ai rappelé immédiatement pour dire oui, j’étais OK. Le samedi, j’ai eu une réponse de la chambre d’agriculture et le 14 février, à 22 h 40, une réponse de la préfecture, avec un carton d’invitation nominatif ! Dans la foulée, j’ai pris mes billets de train. »
«Écouter ce qui se dit sur le bio »
Un peu stressé à l’idée de rencontrer en chair et en os Emmanuel Macron, Brice Hermieux ne sait pas trop à quoi s’attendre. « Je n’ai pas de programme. De ce que j’ai pu voir sur Internet, je sais seulement que l’on sera 1 000 agriculteurs de moins de 35 ans, tous installés depuis moins d’un an. » Côtés revendications, Brice n’a pas prévu de se faire remarquer: «Je vais surtout écouter ce qui se dit sur le bio, sur les aides, sur le développement du marché, etc. » Lancé officiellement dans le grand bain agricole le 1er juin 2017, Brice tâtonne encore. «C’est une reconversion. Une nouvelle aventure. Avant, j’étais dans la microbiologie et dans la bactériologie. C’est sûr, c’est différent… sourit-il, avant d’enchaîner : Mais c’est un métier très prenant. J’ai la chance de travailler où j’ai grandi, où je suis né, sur notre propriété familiale. C’est une fierté. » Fraîchement installé, le jeune maraîcher bio, est déjà certifié Ecocert (1). 1. Ecocert est un organisme de certification en agriculture biologique.