Budget de l’hôpital public, le nerf de la guerre
À 48 heures du mouvement de grève dans les services des urgences, à l’appel de la CGT du centre hospitalier intercommunal, les moyens budgétaires alloués par l’État sont à nouveau pointés du doigt
Le déficit budgétaire de l’hôpital public ? On s’en fout. Les seuls moyens alloués à l’hôpital public fait qu’aujourd’hui, nous mettons la population en danger. L’État doit consacrer à la santé un budget à la hauteur des besoins », taclait, hier midi, Manon Magagnosc, déléguée CGT Santé au Centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne (CHITS), lors d’une distribution de tracts devant l’hôpital Sainte-Musse (lire par ailleurs). À 48 heures du rassemblement du 1er mars devant l’établissement, les militants cégétistes partagent «la colère des personnels du service des urgences. Ils demandent des moyens pour bien soigner la population.» Or, ces moyens humains dépendent, aussi, d’une enveloppe budgétaire aujourd’hui contrainte dans les hôpitaux publics. Le CHITS n’y échappe pas, confronté, chaque année, à des efforts fortement préconisés par l’Agence régionale de santé. Efforts récompensés puisque la tutelle n’a pas, cette année, rejeté le budget (lire ci-contre). Mais le poste « personnels » reste le volet sensible pour les représentants syndicaux. « L’Agence régionale de santé contraint la direction de l’établissement en nombre de personnels », dénonce la représentante cégétiste.
Deux cents postes d’agents manquants selon FO
« Nous avons toujours estimé qu’il manquait deux cents agents à l’hôpital », rappelle également Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritaire Force ouvrière. Cette carence se ressent dans tous les services. « Ilya quatre-vingt-cinq services de soins auxquels il faut rajouter les services administratifs, techniques et logistiques. Il faudrait des personnels supplémentaires de partout, insiste le secrétaire général. Maintenant entre rêve et réalité, nous nous adaptons à la réalité. On ne l’accepte pas. On le supporte. » Face à ce manque de moyens en personnels, quid des organisations médicales ? « L’hôpital, depuis l’ouverture à Sainte-Musse, a montré qu’il était en capacité de se réorganiser. Mais se réorganiser tout seul sans moyen, le personnel ne peut pas ! », insiste Manon Magagnosc. Force ouvrière pointe de son côté une problématique spécifique des urgences. «Compenser l’absence d’organisation médicale par des effectifs paramédicaux (infirmiers et aides soignants) ne va pas forcément résoudre tous les problèmes, prévient JeanEric Lodevic. L’importance ce sont les organisations et les présences médicales. » Sollicitée, hier, la direction n’a pu être jointe.