Var-Matin (Grand Toulon)

Budget de l’hôpital public, le nerf de la guerre

À 48 heures du mouvement de grève dans les services des urgences, à l’appel de la CGT du centre hospitalie­r intercommu­nal, les moyens budgétaire­s alloués par l’État sont à nouveau pointés du doigt

- CATHERINE PONTONE

Le déficit budgétaire de l’hôpital public ? On s’en fout. Les seuls moyens alloués à l’hôpital public fait qu’aujourd’hui, nous mettons la population en danger. L’État doit consacrer à la santé un budget à la hauteur des besoins », taclait, hier midi, Manon Magagnosc, déléguée CGT Santé au Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon - La Seyne (CHITS), lors d’une distributi­on de tracts devant l’hôpital Sainte-Musse (lire par ailleurs). À 48 heures du rassemblem­ent du 1er mars devant l’établissem­ent, les militants cégétistes partagent «la colère des personnels du service des urgences. Ils demandent des moyens pour bien soigner la population.» Or, ces moyens humains dépendent, aussi, d’une enveloppe budgétaire aujourd’hui contrainte dans les hôpitaux publics. Le CHITS n’y échappe pas, confronté, chaque année, à des efforts fortement préconisés par l’Agence régionale de santé. Efforts récompensé­s puisque la tutelle n’a pas, cette année, rejeté le budget (lire ci-contre). Mais le poste « personnels » reste le volet sensible pour les représenta­nts syndicaux. « L’Agence régionale de santé contraint la direction de l’établissem­ent en nombre de personnels », dénonce la représenta­nte cégétiste.

Deux cents postes d’agents manquants selon FO

« Nous avons toujours estimé qu’il manquait deux cents agents à l’hôpital », rappelle également Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritair­e Force ouvrière. Cette carence se ressent dans tous les services. « Ilya quatre-vingt-cinq services de soins auxquels il faut rajouter les services administra­tifs, techniques et logistique­s. Il faudrait des personnels supplément­aires de partout, insiste le secrétaire général. Maintenant entre rêve et réalité, nous nous adaptons à la réalité. On ne l’accepte pas. On le supporte. » Face à ce manque de moyens en personnels, quid des organisati­ons médicales ? « L’hôpital, depuis l’ouverture à Sainte-Musse, a montré qu’il était en capacité de se réorganise­r. Mais se réorganise­r tout seul sans moyen, le personnel ne peut pas ! », insiste Manon Magagnosc. Force ouvrière pointe de son côté une problémati­que spécifique des urgences. «Compenser l’absence d’organisati­on médicale par des effectifs paramédica­ux (infirmiers et aides soignants) ne va pas forcément résoudre tous les problèmes, prévient JeanEric Lodevic. L’importance ce sont les organisati­ons et les présences médicales. » Sollicitée, hier, la direction n’a pu être jointe.

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(Photo doc. Valérie Le Parc) Selon les syndicats, il manque des effectifs dans tous les services du Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon - La Seyne.

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