Toutes voiles dehors

LES GARÇONS SAUVAGES

De Bertrand Mandico (France). Avec Pauline Lorillard, Vimala Pons, Diane Rouxel. Durée : h . Genre : fantastique. Notre avis :

L’histoire

Début du XXe siècle, cinq adolescents de bonne famille (Pauline Lorillard, Vimala Pons, Diane Rouxel, Anaël Snoek, Mathilde Warnier), épris de liberté, commettent un crime barbare. Ils sont repris en main par le capitaine (Sam Louwyck), le temps d’une croisière répressive sur un voilier. Les garçons se mutinent. Ils échouent sur une île sauvage où se mêlent plaisir et végétation luxuriante. La métamorphose peut commencer…

Notre avis

Inclassable et en même temps bercé par de multiples influences, de Cocteau à Dreyer, le cinéma de Bertrand Mandico repose avant tout sur un imaginaire horsnorme, capable de réelles fulgurances. Ces « garçons sauvages », interprétés par de jeunes actrices en vogue, toutes méconnaissables n’échappent pas à cette règle. L’immersion dans ce monde fait de pulsions est immédiate grâce au style graphique, un somptueux noir et blanc capté en pellicule, ponctué de quelques plans en couleurs délavées ou criardes, magnifié par une bande-son étourdissante. En prenant sans cesse des risques, quitte à se laisser parfois trop aller à ses désirs, l’ancien élève des Gobelins gratifie les cinéphiles de quelques séquences mémorables. On pense à ce procès si rude ou irréel, où l’immense figure du juge plane sur le quintette, une traversée maritime hallucinante et dépravée ou encore la découverte de la fameuse île, extrêmement magnétique. En aucun cas gratuite, cette réalisation se met au service d’une réflexion sur le genre, la condition humaine et le rapport aux pulsions. Un trip unique, dans lequel il est nécessaire d’embarquer, avec l’envie d’être bousculé et dérouté.