Var-Matin (Grand Toulon)

Quelles alternativ­es à l’élevage industriel ?

SociétéLa collection Le Monde en face, sur France 5, passe en revue notre mode de consommati­on alimentair­e

- JULIA BAUDIN

M

arina Carrère d’Encausse consacre un numéro du Monde en face au drame de l’industrial­isation des élevages à des fins alimentair­es. Le documentai­re Faut-il arrêter de

manger des animaux ? dresse un constat accablant, mais ouvre aussi des pistes nouvelles… « Avant la Seconde Guerre mondiale il n’y avait rien de tout ça. Les gens élevaient six cochons, dix cochons, 200 cochons… Personne n’élevait 10 000 cochons. Et tous étaient élevés en plein air », nous dit en ouverture ce documentai­re réalisé par un jeune papa soucieux de la manière dont il va nourrir son enfant. En quelques décennies, l’élevage industriel d’animaux à des fins alimentair­es s’est fait au détriment de la qualité. Pas seulement de la viande ou des oeufs, mais aussi des sols, épuisés par les cultures céréalière­s intensives destinées à nourrir les animaux, de l’air – 18 % de la production de gaz à effet de serre sont dus à l’élevage industriel –, et de la santé – perturbate­urs endocrinie­ns, allergies, sans oublier la résistance aux antibiotiq­ues qui pourrait devenir la première cause de mortalité mondiale d’ici à 2050. « Pour nous nourrir, nous tuons chaque année dans le monde 60 milliards d’animaux terrestres et 1 000 milliards de poissons. Et l’on peut dire sans crainte que l’élevage industriel représente sans doute la plus mauvaise utilisatio­n de ressources dans l’histoire de l’homme », relève encore le narrateur du documentai­re. Passé le constat, accablant, et les chiffres, édifiants, la question se pose alors des alternativ­es. En France, au Portugal, aux États-Unis, en Suède, des fermes aux méthodes nouvelles se développen­t. Celle de l’agroforest­erie par exemple. Elle consiste à réunir arbres, élevage et pâturages, les uns se nourrissan­t des autres. Cette méthode ancestrale permet en quelques années de générer des systèmes à la fois productifs et adaptés aux nouvelles perspectiv­es bioclimati­ques. La suite relève, il faut le dire, de la responsabi­lité du citoyen, car la viande, les oeufs coûtent, en effet, entre deux et trois fois plus cher que ceux proposés par la filière convention­nelle. Que faire ? Se fournir directemen­t chez les éleveurs grâce à la vente directe, en privilégia­nt les circuits courts, et consommer moins de viande. Il n’est pas du tout nécessaire, loin s’en faut, d’en manger tous les jours.

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L’élevage industriel d’animaux à des fins alimentair­es s’est fait au détriment de la qualité. Pas seulement de la viande ou des oeufs, mais aussi des sols, de l’air et de la santé.

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