Berlusconi candidat aux élections de ce dimanche
La tentation 5 Etoiles, l’histoire sans fin Berlusconi, la dernière chance de la gauche : l’Italie doit résoudre une équation à trois inconnues, lors des élections législatives de ce dimanche
Je me sens comme un jeune homme ! » C’est un Silvio Berlusconi bronzé et souriant qui est venu le rappeler, sur les chaînes de son empire Mediaset. A 81 ans et quelques coups de bistouri supplémentaires, il Cavaliere est de retour. Ainsi va l’histoire sans fin d’une Italie à l’aube d’un nouveau virage, avec les élections législatives de ce dimanche 4 mars. Elire 315 sénateurs (sur 320) et 630 députés. Telle est la délicate mission des 51 millions d’électeurs italiens. Un tiers d’entre eux se déclare encore indécis. En jeu : la nomination du président du Conseil, après cinq ans de gouvernance centre-gauche (Mario Monti, Matteo Renzi, Paolo Gentiloni). Nouveauté : ce scrutin obéit au « Rosatellum », loi électorale adoptée en octobre dernier qui favorise une logique de coalitions. Et voilà l’électeur italien confronté à une équation à trois inconnues. Appeler à la rescousse Berlusconi et ses encombrants alliés néofascistes, scénario favori des sondeurs ? Porter au pouvoir 5 Etoiles, le mouvement anti-système fondé par le « Coluche italien » Beppe Grillo, devenu la première force politique de la Péninsule ? Ou se résigner à prolonger le bail avec le centre-gauche d’un Matteo Renzi taclé par les siens ? En décembre 2016, le référendum constitutionnel avait viré au « pour ou contre » Renzi. Ce nouveau scrutin s’apparente à une épreuve par trois, dans un climat délétère. L’Italie, deuxième plus forte dette de la zone Euro derrière la Grèce, est lasse du régime sec imposé par Bruxelles depuis 2011. Et la fusillade du 3 février à Macerata - un jeune sympathisant fasciste, ancien élu Ligue du Nord, avait blessé par balles six migrants - a nettement crispé le débat migratoire. Les candidats ont durci le ton, surfé sur l’euroscepticisme galopant et multiplié les promesses mirifiques. Pourtant, cela ne garantit à aucun d’entre eux la majorité absolue (40 %). Si bien que pourrait se profiler... un retour à la case départ.