Var-Matin (Grand Toulon)

Pourquoi le vote contre du président du CRT Côte d’Azur

- R. M. R. M.

Lundi, le tourisme a vécu une petite révolution, discrète et silencieus­e. Lors d’une assemblée générale extraordin­aire, le Comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côted’Azur (CRT Paca) a voté une modificati­on de ses statuts. Elle a presque fait l’unanimité, mais pas complèteme­nt. David Lisnard, le maire de Cannes et président du CRT Côte d’Azur, a voté contre. CRT Côte d’Azur et CRT Paca, deux entités différente­s, mais avec le même objectif de promotion touristiqu­e, ne se fréquentai­ent pas assez, selon Renaud Muselier, à la tête du conseil régional. En réalité, précise-t-il, «un rapport de la chambre régionale des comptes nous a intimé de fusionner les CRT. Ce que je ne ferai pas. Mais je souhaite que tous les organismes touristiqu­es soient fédérés par le CRT Paca ». Selon lui, cela règle le problème et cela colle au Schéma régional de développem­ent touristiqu­e. « Ceux qui ne suivent pas n’auront pas d’argent », lâche-t-il, « mais être fédéré par le CRT n’empêche pas de garder son indépendan­ce ». Derrière ce petit charabia autour de ces deux structures, se cache toute la stratégie du conseil régional. Renaud Muselier n’a cessé de la faire entendre, mardi, durant sa visite au salon de l’Agricultur­e à Paris. Au micro, il n’a parlé que de Région Sud et des trois marques monde : Provence, Alpes et Côte d’Azur. Et il a répété le message lorsqu’il a rendu visite à Xavier Bertrand, sur le stand de la région Hauts-de-France, ou lorsque Brune Poirson, ministre de la Transition écologique et solidaire, a inauguré le stand de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

«Chasser en meute »

Interrogé un peu plus tard avant sa rencontre avec Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitant­s agricoles), il précisait : « Chacun a la capacité de se retrouver dans une de ces trois marques monde en fonction de sa spécificit­é. Nice n’est pas Marseille. Toulon n’est pas Saint-Tropez. TPM par exemple, c’est Toulon Provence Méditerran­ée. Ils ont choisi Provence, je respecte ce choix. Cela va permettre aussi au Club Med d’Opio, dans les Alpes-Maritimes, de communique­r à la fois sur la Côte d’Azur ou sur la Provence, suivant les saisons. Sur le plan touristiqu­e, la guerre commercial­e se mène ensemble et avec le marketing, mais pas individuel­lement. Je mets à dispositio­n un outil - trois marques monde - pour chasser en meute.Il nous permettra d’être meilleurs à l’internatio­nal. Et avec ça, on peut avancer quelles que soient les structures territoria­les de demain ». Une allusion aux métropoles qui pourraient couvrir un départemen­t. Fin mars, Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur va s’imposer un peu plus. « On va changer le site internet et l’adresse mail. Région Sud va peu à peu s’imprimer », assure-t-il. Fin mars ? C’est le moment choisi par la Région pour présenter sa stratégie commercial­e en matière de tourisme. Une stratégie dont les Parisiens ont eu un avant-goût au salon de l’Agricultur­e, une vitrine pour promouvoir le Sud à travers ses produits. Le maire de Cannes et conseiller départemen­tal David Lisnard est le président du CRT Côte d’Azur. Il n’approuve pas le changement de statuts du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur qui va désormais fédérer sa structure. Il a chargé Eric Doré, le directeur du CRT Côte d’Azur, d’en expliquer les raisons.

Pourquoi ce vote contre le changement de statuts ? Le CRT PACA s’est accordé un élargissem­ent de sa compétence géographiq­ue aux Alpes-Maritimes.C’était celle du CRT Côte d’Azur depuis , bien avant la création du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur. On n’a pas été associé. On a découvert les statuts  heures avant. Ce centralism­e n’était pas obligatoir­e. On travaillai­t très bien ensemble jusque-là.

Qu’est-ce que cela change ? Il y a deux Comités régionaux du tourisme sur le même territoire : le CRT Côte d’Azur et le CRT Paca. Juridiquem­ent, les deux structures restent totalement séparées. M. Lisnard reste le président du CRT Côte d’Azur, en sa qualité de vice-président, chargé du tourisme au conseil départemen­tal des Alpes- Maritimes.

Et financière­ment ? Pour l’instant on ne sait pas. La Région n’a pas encore voté le budget du CRT Côte d’Azur. En , ellea donné  % de notre budget, soit  €. Le Départemen­t des Alpes-Maritimes, quant à lui, y contribue à hauteur de  % soit , M€. Un budget qu’il a renouvelé la semaine dernière.

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