Essai d’exception AMGGTC
Avec cette pépite découvrable, la firme à l’Étoile atteint des sommets. Le GT C emprunte des éléments techniques à la supersportive « R ». Idéal pour de belles virées sur circuit, sans perdre en raffinement.
Pour comprendre comment Mercedes est parvenu, avec l’AMG GT C, à signer une création quasi-parfaite, un flash-back s’impose. Au commencement, il y avait la 300 SL (1954) et ses inimitables portes papillon ! Coupé iconique. En 2003, déboule la démoniaque SLR McLaren, dragster de 625 ch, plus à l’aise en ligne droite que sur départementales. Vint ensuite la SLS, en 2010, fidèle interprétation contemporaine de la 300, redoutable machine (571 chevaux) qui pâtissait encore d’une agilité perfectible. L’arrivée de la GT met les pendules à l’heure. Et assène un joli coup de griffe (hélas sans portes papillon) à la rivale Porsche 911 Turbo. Lors de notre essai de la version S (510 ch), pour son lancement en 2014, sur les étroites routes du Bordelais, ses qualités dynamiques nous avaient sauté aux yeux. Mais sa bestialité laissais sans voix. Un engin à manier en restant bien concentré, exigeant doigté et… humilité. Pas étonnant qu’elle soit devenue la Safety Car des épreuves de Formule 1 à travers le monde.
Inspirée de la méchante « R »
Aujourd’hui la AMG GT se décline en quatre versions distinctes : GT, GT S, GT C et GT R. La dernière se démarque par son moteur central porté à 585 chevaux. Le train roulant a été totalement remanié. Côté look, outre son énorme déflecteur arrière pour améliorer l’aérodynamisme, sa face avant intimide franchement. La calandre Panamericana noire exhibe ses baguettes verticales distinctives. La flèche d’argent montre les crocs ! À plus forte raison lorsqu’elle adopte la couleur spéciale exclusive « green hell magno AMG ». Pour ceux qui salivent devant ce bolide, qui adorent se mesurer aux copains sur circuit, mais préfèrent la jouer plus discret, la version GT C est faite pour eux. Et pourquoi pas dans sa variante cabriolet ? La capote électrique, proposée en trois coloris de tissus (noir, beige ou rouge), se ferme en Z en 10 secondes jusqu’à 60 km/h. La face avant est sensiblement la même que celle de la R. Les ailes sont élargies, les jupes avant et arrière évoluent avec de grandes prises d’air. Des jantes en alliage forgées (19 pouces à l’avant/20 pouces à l’arrière) à cinq doubles branches exclusives font leur apparition en finition noire mate. Elles cachent des disques majorés à l’avant (390 mm).
Pas besoin d’artifices sonores
À bord, l’instrumentation enveloppe le conducteur avec une large console centrale en V (comme le moteur), avec huit touches (comme le nombre de cylindres du bloc) de paramétrages de part et d’autre de la molette d’infodivertissement. Attention agréable, les sièges sont dotés de série du système de ventilation de nuque Airscarf sous les appuie-tête. La sellerie cuir Nappa macchiato beige (en photo) égaye avantageusement l’habitacle. En revanche, avec seulement 165 litres de chargement, il faudra bien choisir sa garde-robe avant de partir en weekend ! Au chapitre sonorité, le 4 litres biturbo ne fait pas dans la demi-mesure, avec des envolées rocailleuses terrifiantes à chaque remise de gaz. Pas besoins d’artifices pour vous gratifier des vocalises amplifiées. Les graves vous remontent intacts aux oreilles, à plus forte raison le toit décapoté. En associant roues arrière directrices et différentiel électronique autobloquant, motricité et stabilité répondent promptement à l’appel des 557 chevaux sous l’interminable capot. La nouvelle boîte à sept rapports à double embrayage n’a pas généré d’àcoups intempestifs comme lors de notre prise en main du coupé GT. Sur le circuit Paul-Ricard, casqué et capote fermée (sécurité oblige), après de nombreux tours enchaînés sans temps morts en mode « Race », les freins ont démontré une belle endurance. Le pilotage est physique, le moteur rageur, le comportement du châssis transparent. Un caractère entier et une poupe franchement mobile si l’on chatouille trop tôt l’accélérateur en sortie de courbe. Mais une fois le mode d’emploi assimilé, la GT C promet de purs moments de plaisirs. Sportivité, agrément et raffinement atteignent un niveau rare.