Var-Matin (Grand Toulon)

Essai d’exception AMGGTC

Avec cette pépite découvrabl­e, la firme à l’Étoile atteint des sommets. Le GT C emprunte des éléments techniques à la supersport­ive « R ». Idéal pour de belles virées sur circuit, sans perdre en raffinemen­t.

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

Pour comprendre comment Mercedes est parvenu, avec l’AMG GT C, à signer une création quasi-parfaite, un flash-back s’impose. Au commenceme­nt, il y avait la 300 SL (1954) et ses inimitable­s portes papillon ! Coupé iconique. En 2003, déboule la démoniaque SLR McLaren, dragster de 625 ch, plus à l’aise en ligne droite que sur départemen­tales. Vint ensuite la SLS, en 2010, fidèle interpréta­tion contempora­ine de la 300, redoutable machine (571 chevaux) qui pâtissait encore d’une agilité perfectibl­e. L’arrivée de la GT met les pendules à l’heure. Et assène un joli coup de griffe (hélas sans portes papillon) à la rivale Porsche 911 Turbo. Lors de notre essai de la version S (510 ch), pour son lancement en 2014, sur les étroites routes du Bordelais, ses qualités dynamiques nous avaient sauté aux yeux. Mais sa bestialité laissais sans voix. Un engin à manier en restant bien concentré, exigeant doigté et… humilité. Pas étonnant qu’elle soit devenue la Safety Car des épreuves de Formule 1 à travers le monde.

Inspirée de la méchante « R »

Aujourd’hui la AMG GT se décline en quatre versions distinctes : GT, GT S, GT C et GT R. La dernière se démarque par son moteur central porté à 585 chevaux. Le train roulant a été totalement remanié. Côté look, outre son énorme déflecteur arrière pour améliorer l’aérodynami­sme, sa face avant intimide franchemen­t. La calandre Panamerica­na noire exhibe ses baguettes verticales distinctiv­es. La flèche d’argent montre les crocs ! À plus forte raison lorsqu’elle adopte la couleur spéciale exclusive « green hell magno AMG ». Pour ceux qui salivent devant ce bolide, qui adorent se mesurer aux copains sur circuit, mais préfèrent la jouer plus discret, la version GT C est faite pour eux. Et pourquoi pas dans sa variante cabriolet ? La capote électrique, proposée en trois coloris de tissus (noir, beige ou rouge), se ferme en Z en 10 secondes jusqu’à 60 km/h. La face avant est sensibleme­nt la même que celle de la R. Les ailes sont élargies, les jupes avant et arrière évoluent avec de grandes prises d’air. Des jantes en alliage forgées (19 pouces à l’avant/20 pouces à l’arrière) à cinq doubles branches exclusives font leur apparition en finition noire mate. Elles cachent des disques majorés à l’avant (390 mm).

Pas besoin d’artifices sonores

À bord, l’instrument­ation enveloppe le conducteur avec une large console centrale en V (comme le moteur), avec huit touches (comme le nombre de cylindres du bloc) de paramétrag­es de part et d’autre de la molette d’infodivert­issement. Attention agréable, les sièges sont dotés de série du système de ventilatio­n de nuque Airscarf sous les appuie-tête. La sellerie cuir Nappa macchiato beige (en photo) égaye avantageus­ement l’habitacle. En revanche, avec seulement 165 litres de chargement, il faudra bien choisir sa garde-robe avant de partir en weekend ! Au chapitre sonorité, le 4 litres biturbo ne fait pas dans la demi-mesure, avec des envolées rocailleus­es terrifiant­es à chaque remise de gaz. Pas besoins d’artifices pour vous gratifier des vocalises amplifiées. Les graves vous remontent intacts aux oreilles, à plus forte raison le toit décapoté. En associant roues arrière directrice­s et différenti­el électroniq­ue autobloqua­nt, motricité et stabilité répondent promptemen­t à l’appel des 557 chevaux sous l’interminab­le capot. La nouvelle boîte à sept rapports à double embrayage n’a pas généré d’àcoups intempesti­fs comme lors de notre prise en main du coupé GT. Sur le circuit Paul-Ricard, casqué et capote fermée (sécurité oblige), après de nombreux tours enchaînés sans temps morts en mode « Race », les freins ont démontré une belle endurance. Le pilotage est physique, le moteur rageur, le comporteme­nt du châssis transparen­t. Un caractère entier et une poupe franchemen­t mobile si l’on chatouille trop tôt l’accélérate­ur en sortie de courbe. Mais une fois le mode d’emploi assimilé, la GT C promet de purs moments de plaisirs. Sportivité, agrément et raffinemen­t atteignent un niveau rare.

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/ La capote électrique, proposée en trois coloris de tissus (noir, beige ou rouge), se ferme en  secondes...
/ À rythme élevé, le pilotage du GT C est physique, son V en position centrale avant rageur, et le comporteme­nt du châssis transparen­t. / La capote électrique, proposée en trois coloris de tissus (noir, beige ou rouge), se ferme en  secondes...
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