« J’aimerais passer à la réalisation »
Audrey Fleurot est l’héroïne de Peur sur la base, une fiction policière inédite sur France 3
Audrey Fleurot interprète une adjudantechef de la gendarmerie maritime venue enquêter sur la mort d’un fusilier marin dans Peur sur la base , un unitaire de France 3 tourné à Brest. Qu’estce qui vous a séduite dans cette fiction ? L’envie de faire découvrir un univers qui reste étranger à la plupart des gens : le milieu de l’armée, plus spécifiquement celui de la marine. L’idée de parler de femmes – elles sont entre 15 et 20 % – dans un milieu d’hommes par excellence. Et on m’a promis que je pourrai conduire de gros bateaux en portant un joli costume ! Celuici vous atil aidée à vous approprier le personnage ?
Oui, d’autant que ce sont les mêmes pour les hommes et les femmes, avec cette énorme ceinture autour des hanches qui pèse un âne mort, avec d’un côté le talkiewalkie et les menottes, de l’autre le flingue. Tout ça empêche d’avoir les bras le long du corps, sans oublier les pompes de sécurité. Cela génère une certaine démarche, une façon de se tenir. Mais j’ai un père et deux grandspères militaires, j’ai grandi en caserne, donc cet environnement ne m’était pas inconnu. Nous avions aussi un conseiller technique très présent pour être au plus près de la réalité concernant les détails : quand il faut mettre le chapeau ou pas, etc. Êtesvous force de proposition ?
Oui ! Avec l’expérience, on se censure moins, on n’a pas peur de faire une proposition à côté de la plaque, d’autant que l’on filme désormais en numérique. Je préfère ça plutôt que rentrer dans ma chambre d’hôtel le soir avec des regrets ou des frustrations. Aimeriezvous jouer un rôle de flic récurrent ?
Non, dans les polars, les seconds rôles sont souvent plus intéressants. Il est rare que l’on arrive à réinventer le personnage principal, comme dans « The Killing » ou « The Bridge ». Là, ça marche, parce que la fonction de flic est secondaire et que la psychologie du personnage prime. Quels sont vos projets ?
Je trouve de moins en moins confortable d’être actrice. J’ai envie d’être plus active, j’ai du mal à ne pas mettre mon nez dans les scénarios et la mise en scène : j’aimerais réaliser, pas pour une question de pouvoir mais par goût. Mais, en France, il est toujours un peu suspect d’avoir plusieurs casquettes. Et puis, étant désirée en tant qu’actrice, j’ai tendance à y répondre, et à repousser.
PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLINE FONTANA