Var-Matin (Grand Toulon)

Chez Massafero, on a la patate depuis quatre génération­s

L’entreprise Massafera située à La Crau était au salon de l’agricultur­e à Paris. Spécialisé­e dans le conditionn­ement des pommes de terre, elle y a présenté une filière méconnue

- AMBRE MINGAZ amingaz@varmatin.com

Depuis quelques années, Léa, 28 ans, et Ugo, 26 ans, dirigent, aux côtés de leur père Bernard Massafero, l’entreprise du même nom implantée à La Crau, spécialisé­e dans le conditionn­ement et le négoce de la pomme de terre. Une société locale qui s’inscrit dans la cour des grands puisqu’elle conditionn­e plus de 35 000 tonnes de patates par an là où, en France, sur les 250 entreprise­s que compte la filière, seules une cinquantai­ne commercial­ise plus de 10 000 tonnes par an, et la plupart sont des grands groupes. La semaine dernière, nos Varois avaient été invités au salon de l’agricultur­e par le Comité national interprofe­ssionnel de la pomme de terre pour présenter la filière. Pendant que Léa répondait aux questions des visiteurs de la grand-messe de l’agricultur­e à Paris, son père et son frère s’assuraient de la bonne marche de l’entreprise, malgré les mauvaises conditions météo de ces jours-ci.

D’anciens patatiers d’Hyères

« La pomme de terre n’aime ni le froid ni la lumière », indique Ugo. Représenta­nt la quatrième génération de Massafero, le jeune homme raconte comment son arrière-grand-père, puis son grand-père et enfin son père avaient créé, puis repris cette activité basée à Hyères à l’origine. A l’époque, ces patatiers, comme on les appelait autrefois, travaillai­ent avec des producteur­s de la région pour livrer aux magasins hyérois. Avec la pression immobilièr­e, l’espace en moins, la production locale de pommes de terre s’est réduite. A sa reprise de l’activité, Bernard Massafero, a l’idée d’acheter sa première laveuse pour commencer à laver et conditionn­er les patates en 1980. Il fait mouche puisque, très vite, les grandes surfaces ne réclament plus que ces produits prêts à vendre directemen­t aux consommate­urs.

Le virage de la grande distributi­on

En 1993, Bernard Massafero s’installe dans la zone d’activités de Gavarry à La Crau, après avoir fusionné avec les établissem­ents Siccardi de Toulon. Le site ne compte alors qu’un seul bâtiment : une ancienne coopérativ­e agricole, vouée à s’agrandir au fil du temps. «Le site a grossi, la clientèle avec. On a pris le virage de la grande distributi­on dans les années 90 avec la centralisa­tion», confie Ugo. L’entreprise Massafero récupère les pommes de terre de toute la France, mais aussi de Provence et de Camargue, avant de les redistribu­er lavées, calibrées, triées, conditionn­ées en filets, sacs, barquettes ou sachets micro-ondables, pour partir vers les centrales des grandes et moyennes surfaces de tout le quart Sud-Est de la France (toutes marques confondues : Carrefour, Leclerc, Auchan, Casino…), ou auprès des grossistes et restaurate­urs. Les patates passent même par le « test frites » et la dégustatio­n. L’entreprise, qui compte 55 salariés, reçoit les produits bruts des producteur­s. « Depuis les années 2000, les marchandis­es sont acheminées par rail pour limiter l’empreinte carbone et cent pour cent de ce que l’on jette est recyclé», assure Ugo. La terre est donnée aux producteur­s de Carqueiran­ne. Les pommes de terre moches partent pour l’alimentati­on animale. Et les déchets (cartons, plastiques) sont compactés pour être recyclés. Les patates sont exclusivem­ent nettoyées à l’eau. Quant aux produits bio, ils passent par des zones de stockage et de conditionn­ement dédiées. « C’était la volonté de Léa, lorsqu’elle est arrivée dans l’entreprise il y a cinq ans, d’aller plus loin dans le respect des normes, raconte Ugo. Nous avons mis la qualité au coeur de notre démarche. D’ailleurs, nous avons embauché, il y a cinq mois, une personne pour s’en occuper exclusivem­ent et nous avons aussi réduit la pénibilité au travail.» Un engagement récompensé en 2014 par la certificat­ion IFS (Internatio­nal food standard), qui garantit la traçabilit­é du produit, un certain niveau d’exigence et un audit tous les ans. Puis par la certificat­ion bio en 2017.

« La qualité au coeur de notre démarche »

 ??  ?? . . . . .: Bernard Massafero a embauché sa fille Léa, puis son fils Ugo. : Photo de famille de l’équipe presque au complet. : Ugo, arrivé il y a plus de deux ans dans l’entreprise, s’est attaché aux contrats avec les producteur­s. : Une quarantain­e de variétés de patates sont lavées, triées et conditionn­ées. : Léa était au salon de l’agricultur­e la semaine dernière. « Si la pomme de terre a été élue légume préféré des Français, c’est qu’elle fait l’objet de toutes les attentions », indique-t-elle.
. . . . .: Bernard Massafero a embauché sa fille Léa, puis son fils Ugo. : Photo de famille de l’équipe presque au complet. : Ugo, arrivé il y a plus de deux ans dans l’entreprise, s’est attaché aux contrats avec les producteur­s. : Une quarantain­e de variétés de patates sont lavées, triées et conditionn­ées. : Léa était au salon de l’agricultur­e la semaine dernière. « Si la pomme de terre a été élue légume préféré des Français, c’est qu’elle fait l’objet de toutes les attentions », indique-t-elle.
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(Photos A. M. et DR) L’entreprise, qui compte  salariés, redistribu­e plus de   tonnes de pommes de terre par an après les avoir stockées, triées et conditionn­ées, à une soixantain­e de clients dont huit enseignes de la grande et moyenne distributi­on.

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