Var-Matin (Grand Toulon)

Ange et démon

Parisien le plus en forme du moment, Angel Di Maria retrouve son ancien club

- M. FAURE

Cette fois, il ne restera pas sur le banc des remplaçant­s. Au Bernabeu, Angel Di Maria n’était pas rentré en jeu, ce qui avait étonné tout le monde à commencer par sa femme qui, le soir même, s’était fendue d’une critique acerbe sur son compte Instagram envers Unai Emery. Avec la blessure de Neymar, Di Maria débutera contre le Real Madrid, club où il a joué entre 2010 et 2014, gagnant une Ligue des champions la dernière saison dans une finale où il fut désigné comme le meilleur joueur. Ce soir, c’est avec le maillot du PSG que l’homme en forme du moment (voir chiffre) est attendu. Depuis janvier, tout semble réussir à celui qui était devenu un simple joker de luxe du trio Neymar-Cavani-Mbappé.

Irrégulier et talentueux

Fin août, le PSG était même à une signature de le laisser partir au FC Barcelone. Un départ qui aurait autant attristé que soulagé les supporters parisiens car, depuis son arrivée dans la capitale en 2015, l’Argentin irrite autant qu’il excite. Irrégulier mais talentueux, « El fideo » (le vermicelle) est capable de tout et son contraire. Il suffit de se replonger dans la double confrontat­ion face au FC Barcelone, l’an dernier en huitième de finale de la Ligue des champions, pour mettre en avant la dualité de Di Maria. Il y a l’Argentin titulaire magnifique de l’aller, auteur d’un doublé et capable de multiplier les bons choix comme les beaux gestes, et l’affreux Di Maria, remplaçant du retour au Nou Camp, qui contribue grandement à la « remontada » en préférant la jouer solo et en oubliant de défendre utilement. Surtout, le Parisien a attendu l’arrivée de Julian Draxler, début janvier 2017, pour hisser son niveau de jeu par peur de perdre sa place dans le onze de départ. Un comporteme­nt qui n’incite pas à partir à la guerre avec lui en quelque sorte. Personnage singulier, Di Maria demeure malgré tout une valeur sûre, notamment en Ligue des champions où il pèse 16 buts en 66 matches. Mieux, il semble avoir pris de la hauteur avec la naissance de son deuxième enfant mais aussi depuis qu’il voit... un psychologu­e. « Il m’aide à surmonter les blessures, à les anticiper. Il m’aide à relativise­r la pression, à être plus détendu. Je suis en train de beaucoup travailler dessus pour ne plus avoir ce genre de blessures (musculaire­s, ndlr) », confesse-t-il dans un entretien accordé à So Foot. C’est peut-être ça, le nouveau Di Maria. Un homme qui a mûri. En revanche, il reste, au fond de lui, un sentiment de revanche vis-à-vis du Real Madrid. Une rancoeur qui date de la Coupe du Monde 2014. « J’ai reçu cette lettre du Real Madrid le jour même de la finale du Mondial. J’ai pris la peine de la lire, puis je l’ai déchirée dans la foulée, étayet-il, toujours dans So Foot. La lettre racontait que la sélection argentine devait prendre en charge ce qui pouvait m’arriver dans le cas où j’étais aligné pour la finale. (Di Maria s’était blessé en quart contre la Belgique et n’avait pas disputé la demifinale contre les Pays-Bas, ndlr.) Là, je vais retrouver mon ancien club. Et je n’ai pas besoin de me souvenir de cette lettre pour être motivé contre eux. Jouer contre le Real Madrid, c’est déjà une motivation en soi.» Absent du match aller, Angel Di Maria a 90 minutes, ou plus, pour soigner ses retrouvail­les.

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