Les Aéroports de Paris et la Française des jeux en voie de privatisation
Le gouvernement va enclencher la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) – dont il détient 50,6 % des actions – et de la Française des jeux (FDJ) – dont il possède 72 % du capital – en modifiant dans sa loi Pacte les seuils minimums de détention de ces entreprises. Reste à déterminer les parts qui seront cédées. Une décision de principe, en attendant les arbitrages sur les montants: après plusieurs mois de vrai-faux suspense, l’exécutif a confirmé jeudi par touches successives vouloir préparer des cessions de participations dans ces deux sociétés. « Nous réfléchissons à l’ouverture du capital de la FDJ tout en gardant le monopole », a reconnu sur Sud Radio le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, évoquant pour la première fois une privatisation partielle de l’opérateur de jeux français. « Nous demanderons prochainement les autorisations législatives nécessaires pour faire un certain nombre de cessions d’actifs », a déclaré de son côté le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire lors d’une audition au Sénat. « Ces cessions, nous les ferons avec le Premier ministre et le président de la République, à notre rythme, en fonction de ce que nous jugerons utile et nécessaire », a poursuivi le ministre.
Seuils de détention pour entreprises
Bruno Le Maire, qui s’exprimait devant la mission d’information sur la stratégie industrielle de la France, n’a pas donné publiquement le nom des entreprises. Mais ils ne font guère de doute. Actuellement, seules quatre entreprises à capitaux publics sont concernées par des restrictions légales imposant des seuils de détention minimum pour l’Etat : ADP, EDF, Engie et la FDJ. Une cession de participation dans EDF ayant été exclue à plusieurs reprises par le gouvernement, qui considère cette entreprise comme « stratégique », reste les trois autres sociétés, et notamment la FDJ et ADP. S’agissant d’ADP, « la décision de privatiser » le groupe «est prise depuis longtemps » ,aexpliqué une source proche du dossier. Même chose pour la FDJ, repérée depuis plusieurs mois comme un candidat idéal à la privatisation par les banquiers d’affaires. Quels seront les montants cédés, et selon quelles modalités? Selon la source proche du dossier, aucune décision n’a encore été prise, l’exécutif voulant se donner des marges de manoeuvre.