Le port se met à la taille des «Ro-ro» turcs
Le port de Toulon modernise le système d’amarrage destiné à l’accueil des rouliers turcs. Une nouvelle bouée est positionnée depuis vendredi et salue le succès de « l’autoroute de la mer»
Bonne surprise pour le capitaine du Cuneyt Solakoglu, le Ro-ro qui arrivait hier à Brégaillon en provenance d’Istanbul. Depuis son dernier passage par la rade, le port lui a fait un beau cadeau : une grosse bouée jaune à laquelle il a pu amarrer le nez de son long, très long, navire. Les spécialistes parlent de « coffre d’amar rage » et assurent que le cadeau est un investissement indispensable pour continuer d’accueillir dans des conditions de sécurité satisfaisantes les rouliers turcs. En tête de ces spécialistes, Robert Cavanna, avec sa casquette de président du port de Toulon. Il affiche un large sourire au moment d’évoquer le succès de « l’autoroute de la mer » qui relie depuis 2010 la rade à Istanbul. Un succès qui a poussé l’armateur turc à « jumboïser » ses navires. En clair, non content de faire passer le nombre de rotations hebdomadaires de 2 à 3 depuis 2015, il a augmenté la capacité de chargement en allongeant de 30 mètres certains de ses rouliers. Résultat, ils parviennent à transporter à chaque liaison 313 remorques au lieu de 250. Revers de la médaille : comme ils sont plus longs et accusent désormais 223 mètres, les navires sont plus exigeants en terme d’amarrage. D’où la nécessité de repenser les conditions d’accueil. Première étape donc : installer cette jolie bouée jaune face à Brégaillon. Un équipement qui a nécessité une enveloppe de 310 000 euros HT, intégralement pris en charge par le port de Toulon. Dans les prochains mois, le port va consacrer 260 000 euros supplémentaires à la réalisation d’un bollard de 200 tonnes destiné à l’amarrage arrière des rouliers. Enfin, des stations météo dernier cri quadrillent depuis peu la rade pour informer les navires le plus précisément possible du temps qui les attend en arrivant au port.