Condamné par défaut à ans de prison, il est relaxé
Le 6 février 2015 dans un squat du centre de Toulon, des coups de couteau étaient échangés. Absent lors de son procès à Toulon en mai 2017, le plus lourdement sanctionné a été blanchi
Les absents ont (souvent) toujours tort. La formule pourrait convenir au sort judiciaire réservé à Boubaker Fanghor, un homme aujourd’hui âgé de 34 ans. L’homme, considéré comme l’un des principaux protagonistes d’un dossier d’agression à l’arme blanche survenu le 6 février 2015 dans un bâtiment insalubre du coeur de ville de Toulon, ne s’était pas présenté à l’audience où il devait être jugé en mai 2015.
Un mandat d’arrêt avait été délivré
Ce jour-là, le tribunal correctionnel de Toulon devait entendre trois individus. À l’issue de l’audience, deux hommes avaient été condamnés à 18 mois et 5 ans de prison pour violences aggravées (avec arme, en réunion) ; le grand absent du procès écopant de la peine la plus importante: 6 ans de prison assortis d’un mandat d’arrêt délivré par le tribunal. Comme la loi le permet, le trentenaire a ensuite fait opposition du jugement. Il a finalement comparu - en chair et en os - devant la juridiction toulonnaise. La semaine dernière, l’homme a été relaxé. Effacées les six années d’emprisonnement prononcées dans un premier temps judiciaire. Un autre acteur de l’affaire, Mohamed B.-K., qui avait, quant à lui, saisi la cour d’appel d’Aix-en-Provence, a vu sa sanction passer de 18 mois à 12 mois de prison. Pour Me Cathia Zaaboub, avocat de M. Fanghor, son client a été entendu. Et d’indiquer que ce dernier, bien que sérieusement blessé de 6 coups de couteau, devant un témoin, avait été sanctionné de la plus lourde peine lors de la présentation du dossier en mai 2017. « Il était pourtant la principale victime de cette scène de violence », indique-t-elle. Ce 6 février, dans un squat situé près du cours Lafayette, un homme avait été laissé quasiment mort poignardé de plusieurs coups de couteau. Quelques mètres plus loin, un individu ensanglanté, blessé au niveau de la cuisse était repéré près de la cathédrale. Rapidement, les policiers de la Sûreté départementale en charge des investigations ont fait le lien entre les deux affaires. Restait à définir les relations entre les deux hommes et le pourquoi de cette rixe qui a dégénéré.
Près de trois ans après les faits dans le squat
Trois hommes, un Tunisien, un Syrien et un Algérien, se trouvaient impliqués dans cette série de violences avec arme (un couteau et une hache). Quelles sont les raisons qui ont conduit à un tel déchaînement de violences? Quelles étaient les motivations des uns et des autres ? L’homme le plus grièvement blessé dans ce squat aurait-il vu des choses qu’il n’aurait pas dû voir ? Près de trois ans après les faits, les mobiles restent mystérieux. Seul est désormais connu le sort des uns et des autres.