Var-Matin (Grand Toulon)

Assises: égorgée aux Issambres pour une vengeance familiale

En 2014, Bernadette Cogis est retrouvée morte à son domicile. Trois membres d’une même famille, dont le jardinier et ex-amant de la victime, comparaiss­ent pour assassinat et complicité d’assassinat

- G. D.

La cour d’assises du Var consacrera toute la deuxième semaine de sa session de mars à une seule affaire. Il s’agit de l’assassinat d’une retraitée l’été 2014, à son domicile des Issambres, pour lequel trois membres d’une même famille de Roquebrune-sur-Argens sont renvoyés devant les jurés.

Égorgée sur sa terrasse

Le corps de Bernadette Cogis, une veuve de 67 ans, avait été découvert par ses voisins, le matin du lundi 28 juillet 2014, sur la terrasse de sa villa des Issambres. La victime avait reçu deux coups de couteau à la gorge, qui avaient presque conduit à sa décapitati­on. Elle avait aussi reçu un coup de couteau au thorax, l’ensemble ayant causé une hémorragie massive, à l’origine du décès. Deux incendies avaient de plus été allumés devant une porte et des volets de la villa, au moyen de papier absorbant imbibé d’essence. La villa n’avait pas été fouillée. manifestem­ent, le vol n’était pas le mobile du crime.

Une liaison avec son jardinier

Personne dans l’entourage de Bernadette Cogis ne lui connaissai­t d’ennemi. Toutefois, elle avait entretenu de septembre 2013 à mai 2014 une liaison avec son jardinier, Hervé Robino, un père de famille de 47 ans de Roquebrune-sur-Argens. Après leur séparation, elle avait confié à sa voisine qu’elle était menacée par la famille Robino. Les premières expertises ont confirmé ces soupçons. L’empreinte génétique d’Hervé Robino a été retrouvée sur des morceaux du papier absorbant des incendies, ainsi qu’un ADN féminin pouvant correspond­re à son épouse Pascale, ou aux filles du couple. Au terme de l’enquête, il est apparu au juge d’instructio­n que le mobile de ce crime était une jalousie exacerbée, qui se serait muée en une haine de la famille Robino envers la victime. Haine qui avait trouvé son origine dans la découverte, en juin 2014 par Pascale Le Lay, épouse d’Hervé Robino, de l’infidélité de son mari.

Pour l’accusation : deux auteurs et une complice

Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2014, Hervé Robino et sa fille aînée Roxanne, 24 ans, s’étaient rendus au domicile de Bernadette Cogis, pour incendier sa maison, afin de lui faire peur. Ils avaient été surpris par la victime. Hervé Robino avait porté des coups de couteau à ce qu’il avait présenté comme une ombre. Les versions ont varié selon les différents membres de la famille Robino. Le père a nié toute préméditat­ion. La fille a nié avoir porté le coup de couteau au thorax. L’épouse a nié avoir incité son mari à commettre ce crime. Ce sera aux jurés de démêler un écheveau de contradict­ions entre les trois accusés. Hervé Robino (défendu par Me Muriel Gestas) comparaîtr­a accusé d’assassinat, tout comme sa fille Roxanne (Me Laurent Latapie). Pascale Le Lay (Me Gael Gangloff) viendra libre au procès, pour répondre de complicité d’assassinat. Me Bernard Sivan (barreau de Nice) représente­ra les proches de la victime.

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(Photo DR) La cour d’assises du Var ne traitera qu’une affaire cette semaine.

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