Var-Matin (Grand Toulon)

Un nouveau visage à la direction de Pôle Emploi Interview

Succédant à Jean-Charles Blanc, depuis janvier, Pôle emploi compte un nouveau directeur territoria­l dans le Var, Marc Zampolini, déterminé à développer l’offre de services digitale

- PROPOS RECUEILLIS PAR AMBRE MINGAZ amingaz@varmatin.com

Où en est la situation du chômage dans le Var? On note une augmentati­on de la demande d’emplois, mais nous sommes quand même sur la bonne voie car nous avons des volumes de demandeurs d’emploi qui reprennent le travail, des augmentati­ons fortes des offres déposées par les entreprise­s auprès de Pôle Emploi et des créations d’entreprise­s. Tous les indicateur­s semblent être au vert. Il faut le temps que la croissance se mette en place. À nous d’adapter la main-d’oeuvre à l’emploi. Sur   emplois confiés à Pôle Emploi, plus de  % trouvent preneurs.

La Banque de France faisait état, dans son enquête, d’une inadéquati­on entre les besoins de l’entreprise et la formation des demandeurs d’emploi. Comment l’expliquez-vous ? Selon la demande de l’employeur plus ou moins exigeante, l’adéquation est plus ou moins forte. Il peut y avoir une formation de socle, ainsi qu’une formation pour s’adapter à l’entreprise. Il faut bien comprendre les besoins de l’entreprise. Celleci doit aussi réaliser qu’il y a un marché et que c’est le mieux offrant qui l’emporte. L’idée est de bien définir ses besoins pour ne pas rater ses recrutemen­ts.

Comment faites-vous pour améliorer ces recrutemen­ts ? Nous avons toute une offre de services pour les TPE et PME. Les conseiller­s Pôle Emploi sont là pour accompagne­r les entreprise­s et définir avec elles leurs besoins. Nous avons mis en oeuvre le développem­ent des compétence­s. Avant, la référence, c’était le répertoire des métiers. Aujourd’hui, avec les nouveaux dispositif­s, le demandeur d’emploi définit d’abord ses compétence­s. L’employeur a la même démarche. Ce système se met doucement en place. Depuis l’an dernier, et plus fortement aujourd’hui, plus de  % de nos CV sont publiés avec ces compétence­s. C’est une tendance européenne. En France, nous sommes bien ancrés encore sur le CV.

Vous utilisez les réseaux sociaux... Aujourd’hui, le marché bouge. C’est pourquoi nous avons deux comptes Facebook, Pôle Emploi Grand Toulon, qui compte plus de   abonnés ; et Pôle Emploi Haut et Est Var avec plus de   abonnés. Nous y mettons la vie de l’agence et l’accent sur tout ce qui se passe. Selon notre enquête Ipsos de ,  % des demandeurs d’emploi se disent satisfaits ou très satisfaits du service rendu par Pôle Emploi ;  % sont satisfaits des services numériques et  % des entreprise­s du Var sont satisfaite­s du recrutemen­t auprès de Pôle Emploi. D’ailleurs, toutes nos enquêtes sont sur le site poleemploi.org. Nous jouons la transparen­ce totale car nous sommes un établissem­ent qui affiche la réalité. Avec notre compte Twitter, nous sommes davantage sur une communicat­ion d’influence. Car, depuis toujours, nous portons le chômage. Le réseau Twitter est là pour montrer que nous faisons du bon travail, pour le faire savoir et nous allons le développer pour assurer une plus grande visibilité de la marque Pôle Emploi sur notre territoire et auprès de nos partenaire­s. Notre force, c’est la proximité. Et les réseaux sociaux doivent nous aider à valoriser le travail des conseiller­s.

Depuis votre arrivée, quel bilan faites-vous de la situation de Pôle Emploi dans le Var ? Je retiendrai­s quatre points en . Nous avons simplifié l’inscriptio­n et les démarches des demandeurs d’emploi. Nous avons renforcé l’accompagne­ment des demandeurs d’emploi les plus éloignés du travail. Pour les plus autonomes, nous allons développer une offre de services digitale. Et nous avons mis en place un dispositif de soutien pour les demandeurs d’emploi pas ou peu familiaris­és au numérique. Aujourd’hui, nous avons toute une artillerie pour aider ces personnes dans leurs démarches de recherche d’emploi. C’est l’un des axes que nous allons développer en .

Que comptez-vous développer d’autre ? Nous avons des actions dans les quartiers Politique de la Ville (QPV) qui portent sur des jeunes de moins de  ans et sans diplôme, les décrocheur­s comme on les appelle. Aujourd’hui dans le Var, onze conseiller­s suivent des demandeurs d’emploi de ces quartiers. Trois conseiller­s accompagne­nt des demandeurs d’emploi cadres. En avril, nous lancerons des équipes spécialisé­es avec des conseiller­s formés pour l’accueil et l’accompagne­ment d’un public cadre. Vers le mois de juin, nous allons aussi retravaill­er sur des publics seniors pour développer la même approche. Nous avons un travail

d’intermédia­tion à faire avec les entreprise­s à ce sujet, car nous sommes en retard par rapport aux pays anglo-saxons là-dessus. Nous souhaitons aussi aller vers des échanges plus nourris entre les demandeurs d’emploi, les conseiller­s Pôle Emploi et les entreprise­s. Par exemple, au Beausset, en , nous avons réuni tous les acteurs, élus, employeurs, conseiller­s de Pôle emploi pour tendre vers le zéro demandeur d’emploi, en unissant ces énergies pour faire baisser le chômage. Résultat, Le Beausset a connu  % de retour à l’emploi, soit deux fois plus que dans une autre commune équivalent­e.

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