Var-Matin (Grand Toulon)

Sur les traces de l’Amoco Cadiz

Magazine Thalassa revient sur le naufrage du tristement célèbre pétrolier qui n’a pu faire face à la tempête

- PATRICE GASCOIN

La tempête va souffler ce soir sur France 3. Thalassa, présenté par Fanny Agostini, part à la rencontre de ceux qui la vivent chaque hiver. À commencer par les acteurs et témoins de la catastroph­e de l’Amoco Cadiz,en1978 ! Quarante ans après, lors d’une plongée dans les eaux troubles bretonnes, le monstre surgit.

Thalassa a retrouvé l’Amoco Cadiz, ce « tanker » qui a meurtri bien plus que la région. Le 16 mars 1978, le pétrolier est aux prises avec des vents de force 11 et des creux de 12 mètres. Face à la tempête, thème de l’émission de ce soir, l’immense navire de 330 mètres de long s’apprête à s’échouer sur les récifs de Portsall dans le Finistère. « Le matin, j’ouvre les volets, se souvient François Tallarmin, l’un de ses habitants. Et je vois un bateau juste en face. Il y a une forte odeur de pétrole. La mer commençait à être noire et il n’y avait plus de clapotis. J’aperçois alors des oiseaux mazoutés, des poissons morts… Ça nous tombe sur la tête, on ne sait pas comment réagir. » Des flancs de l’Amoco Cadiz vont s’écouler vers les côtes bretonnes plus de 220 000 tonnes de pétrole brut. « À partir de là, on va retracer pas à pas ce qui a conduit à ce drame, décrypte Fanny Agostini, la présentatr­ice du magazine de la mer. On a retrouvé des témoins de cette marée noire historique et des acteurs qui ont tout fait pour l’en empêcher. Encore aujourd’hui, il y a une vraie tension dramatique. En sortant de la première projection du film monté, j’avais la chair de poule. » Quarante ans plus tôt, en arrivant sur la zone, le commandant Jean Bulot comprend vite l’étendue des dégâts. Il va surtout en tirer des enseigneme­nts pour que plus jamais on ne reste désemparé comme à l’époque devant une telle situation. « Rien n’était prévu. Aucune protection pour assister les navires qui tombaient en panne au large des côtes françaises. » Après la catastroph­e, la première décision qui tombe consiste à positionne­r un remorqueur de haute mer en permanence à Brest. Puis un peu partout sur nos côtes. « Mais tant que l’on transporte­ra des hydrocarbu­res dans le ventre de ces bateaux, le risque d’une nouvelle marée noire ne peut être écarté », lâche Fanny Agostini. Le rayon de soleil de cette histoire, Thalassa nous l’offre en nous montrant à quel point, quatre décennies plus tard, la nature a repris ses droits sur le mazout.

 ??  ?? 16 mars 1978. L’Amoco Cadiz, aux prises avec des vents de force 11 et des creux de 12 mètres, s’échoue sur les récifs de Portsall dans le Finistère, vomissant plus de 220 000 tonnes de brut.
16 mars 1978. L’Amoco Cadiz, aux prises avec des vents de force 11 et des creux de 12 mètres, s’échoue sur les récifs de Portsall dans le Finistère, vomissant plus de 220 000 tonnes de brut.
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