Comment Hulot prépare la révolution énergétique
Le débat public de programmation de l’énergie a été lancé hier. Il doit fixer les grandes orientations des dix ans à venir. Un enjeu de taille pour Nicolas Hulot qui détaille sa vision
Il reprend la main. Après l’épisode douloureux des accusations de violences sexuelles dont il a fait l’objet et alors que les réformes gouvernementales tous azimuts saturent l’espace médiatique, Nicolas Hulot entend bien remettre l’écologie au centre du jeu. Le lancement, hier, du débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie lui en donne l’occasion. Cette consultation, prévue par la loi de la transition énergétique de 2015 d oit définir les grandes orientations écologiques jusqu’en 2028. À la clé, « un changement profond de notre société », explique le ministre de la Transition écologique qui a reçu hier matin une poignée de journalistes de la presse quotidienne régionale. En bras de chemise, détendu et déterminé, Nicolas Hulot a esquissé sa feuille de route. Son credo : pas de dogmatisme. À ses yeux, la remise en cause de l’objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire en 2025 (contre 75% actuellement) n’est en rien un renoncement. Il ne semble d’ailleurs pas totalement exclure d’aller plus loin que ces fameux 50%... Mais cette « décroissance » qu’il juge « irréversible » ne doit pas s’opérer n’importe comment, en faisant fi « des questions de sécurité et d’approvisionnement énergétique ». S’il a appris à avaler des couleuvres en entrant au gouvernement, Hulot s’est surtout converti au pragmatisme. S’adapter, mais ne rien céder sur l’essentiel : il n’a d’ailleurs pas abandonné l’idée de faire inscrire le changement climatique et la biodiversité dans la Constitution. « Ce n’est pas encore tranché, mais je suis convaincu que cela sera le cas » ,assure le ministre.