Var-Matin (Grand Toulon)

Arthur Leclerc, le nouveau départ

- GIL LÉON

Voilà quatre ans qu’il rongeait son frein. Depuis cette saison 2014 d’apprentiss­age couronnée de succès sur les pistes de la Kart Racing Academy, où il avait décroché le titre de champion de France en catégorie 11-15 ans, Arthur Leclerc guettait l’opportunit­é d’un nouveau départ. Objectif atteint. Enfin ! À 17 ans, le petit frère de Charles Leclerc figure en effet parmi les vingt jeunes loups de la FFSA Academy en quête d’un avenir doré ayant coché la case F4. Top départ la semaine prochaine à Nogaro, la manche d’ouverture d’un championna­t de France 2018 qui promet une bagarre intense. Alors que le nouveau pensionnai­re du paddock F1 entame ce week-end en Australie sa trajectoir­e dans la cour des grands (voir cicontre), le frangin souhaite quant à lui se faire un prénom lors des sept étapes inscrites au calendrier de la fameuse pépinière fédérale dont sont issus notamment Pierre Gasly et Stoffel Vandoorne. « Mon expérience en karting fut de courte durée, hélas, faute d’avoir trouvé le budget nécessaire pour persévérer », raconte le débutant déterminé à saisir cette seconde chance. « Aujourd’hui, je suis super content de pouvoir redémarrer en monoplace. À moi de faire ce qu’il faut pour que l’aventure dure plus longtemps... » Le déclic ? « Il s’est produit assez récemment, à la fin de l’année dernière. Bien sûr, je n’avais qu’une envie : sortir le casque et la combinaiso­n du placard ! A fortiori en voyant Charles gravir les échelons aussi vite... Grâce à mon oncle, Thierry Manni, patron de la société Stajvelo qui fabrique des e-bikes en composants avancés à Monaco, j’ai pu effectuer deux séances d’essais en F4 avec l’écurie italienne Prema Powerteam. Après un baptême positif à Adria, où je me suis vite adapté, les progrès enregistré­s au Red Bull Ring nous ont incités à franchir le pas. »

À bonne école

Bon sang ne saurait mentir... Bien que dépourvu d’expérience, « arrivant de nulle part » comme il le dit lui-même, le néophyte monégasque prouve tout de suite qu’il mérite sa place au pied du tremplin. Sélectionn­é parmi les 18 concurrent­s du fameux Volant Winfield remis en route cet hiver au Castellet, il manque de peu de décrocher l’un des trois sésames ouvrant les portes de la finale. Mieux, lors du premier test collectif officiel 2018 organisé au Mans, son nom apparaît régulièrem­ent en haut des feuilles de temps. D’aucuns pourraient en déduire que celui-ci applique à la lettre les nombreux conseils prodigués par son sacré frère. « Charles est toujours présent pour me guider quand je lui demande quelque chose, évidemment », précise Arthur. « Mais il veut d’abord que je grandisse tout seul, que je trace mon chemin moimême, en apprenant de mes erreurs. Il a raison. Aligner des chronos très encouragea­nts d’emblée, c’est une bonne surprise, d’accord. Cependant, il reste beaucoup de pain sur la planche, pas mal de paramètres à améliorer. Avant les courses d’ouverture, d’autres essais vont s’enchaîner ces prochains jours. Au Mans, encore, puis à Spa-Francorcha­mps. De quoi être capable de donner le maximum dès le début pour viser la gagne, j’espère. » Une certitude : avec des adversaire­s tels que le Brésilien Caio Collet, lauréat du Volant Winfield, ou ses voisins azuréens PierreLoui­s Chovet et Théo Pourchaire, entre autres prétendant­s aux dents longues, le cadet de la fratrie Leclerc sera à bonne école...

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Quatre ans après sa seule et unique saison en karting ponctuée d’un titre de champion de France, Arthur Leclerc remet le casque pour cocher la case F.

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