Var-Matin (Grand Toulon)

“Présences féminines”, neuf jours de festival

Le festival dédié aux femmes compositri­ces d’hier et d’aujourd’hui se tiendra du 23 au 31 mars, à Toulon, Le Pradet, La Valette, Saint-Mandrier, avec des concerts, mais aussi des rencontres

- Rens. et rés. www.presencesf­eminines.com VALÉRIE PALA

Pour quelle diable de raison les femmes compositri­ces de musique classique n’ont-elles pas traversé les siècles dans la gloire comme leurs contempora­ins ? Une seule certitude, à l’aune de la e édition du festival Présences féminines, qui les met à l’honneur du  au  mars : ce n’est pas à cause de la faiblesse de leurs oeuvres. A l’instar d’une Lili Boulanger dont on célèbre cette année le centenaire, en même temps qu’un certain Debussy, « à qui tout le monde va rendre hommage », soupire Claire Bodin, créatrice et directrice artistique du festival. En faisant découvrir ces artistes au grand public, Présences féminines lève aussi le voile sur un pan machiste de notre histoire, encore bien présent. On en veut pour preuve la réflexion sur l’égalité hommes femmes lancée par Françoise Nyssen, ministre de la Culture, qui compte « seulement % de compositri­ces actuelleme­nt dans le spectacle vivant ».« Un chiffre qui n’est pas révélateur de la réalité de ce qui existe et laisse croire qu’il n’y a pas de compositri­ces, alors que c’est faux», appuie Claire Bodin. Alors, si comme nous, la majorité des noms programmés ne vous évoque rien, ne vous arrêtez pas à cela, car elles commencent à peine à arriver au grand jour... avec quelques siècles de retard.

Le quatuor Alcea. Ces musicienne­s belges sont le symbole du rayonnemen­t du festival toulonnais hors de nos frontières. Leur programme est le fruit d’un partenaria­t avec le festival EuropArt de Bruxelles. Elles proposent « une traversée des siècles », à la découverte notamment de Maddalena Laura Lombardini Sirmen, «qui écrivit le premier quatuor à cordes, avant Haydn », précise Claire Bodin. Vendredi 23 mars, à 20h, Musée national de la

Marine, Toulon, tarifs de 5 à 15€. “Dans les jardins de Lili Boulanger”. La soprano Marion Grange que l’on a pu déjà entendre à l’opéra de Toulon chantera les poèmes d’Heine, Maeterlinc­k, Francis Jammes sur des oeuvres de la compositri­ce, -« un génie absolu, la première femme à obtenir le grand prix de Rome »-, et de sa soeur Nadia. « Elle a formé les plus grands compositeu­rs américains de sa génération. On l’identifie moins comme compositri­ce, mais elle n’avait rien à envier à sa soeur Lili», précise Claire Bodin. Avec Olivia Hugues, violoniste, Anne Le Bozec, pianiste. Samedi 24 mars, 20h, foyer Campra de l’Opéra de Toulon,Tarif 10 €. Précédé d’une conférence, à 18h.

L’inconstant­e. Une autre forte tête fut Elisabeth Jacquet de la Guerre, « la grande compositri­ce de l’époque de Louis XIV, la première femme à avoir créé un opéra sur la scène de l’Académie royale de musique, en 1694 ». Le danseur Pierre-François Dollé accompagne­ra le clavecin de Marie Van Rhijn, dans la pure tradition baroque. Dimanche 25 mars, 16h, théâtre Marc-Baron, SaintMandr­ier, tarifs de 5 à 12€. Poldowski reimagined. La pianiste Tiziana de Carolis, compositri­ce pour le cinéma, le théâtre... est la marraine de cette édition. Une artiste ouverte aux collaborat­ions transdisci­plinaires, comme la danse par exemple. Sur commande du festival, elle a créé L’Heure exquise, hommage à la compositri­ce Poldowski (18791932). L’ensemble «1904» a réinstrume­ntalisé

ses mélodies pour voix et piano, créées sur des textes de Verlaine. Mardi 27 mars, 20h, Espace arts, Pradet. Tarifs de 5 à10 € (gratuit moins de 18 ans)

Duo violoncell­e piano. de Marie Ythier et Jonathan Fournel, avec un programme créé aussi spécialeme­nt pour le festival. L’occasion de rappeler que certaines artistes n’ont pas hésité en leur temps à défier « les consignes de bienséance», pour s’atteler à ces instrument­s. Avec deux «grandes sonates romantique­s » d’Ethel Smyth, « première femme à avoir été jouée au Met à New-York », suivie pas moins de cent ans plus tard, par la célèbre Kaija Saariaho, dont ils joueront les sept Papillon. Jeudi 29 mars, 20h30, Théâtre Marélios, La Valette, tarifs de 7 à 15€. Complet : Sur un piano perché, le 30 mars (liste d’attente).

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(Photos DR) Tiziana de Carolis, compositri­ce-pianiste, marraine de l’édition, Marie Van Rhijn, clavecinis­te, Marion Grange, soprano.

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