Var-Matin (Grand Toulon)

Le travail en cave a sauvé le millésime 

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En 2017, le gel au printemps et la sécheresse qui a suivi ont entraîné une chute de 12 % du volume de la production des vins de Provence. Les trois couleurs – rosé, blanc, rouge – et les trois appellatio­ns ont été touchées : côtes-de-Provence, coteaux varois et coteaux d’Aix-en-Provence. Ces aléas ont aussi donné des raisins plus concentrés, notamment en sucres et arômes. « Le travail en cave permet pour l’instant de gérer ces aléas et d’arriver malgré tout à des vins parfumés, aux goûts fins et frais », souligne Gilles Masson, directeur du Centre de recherche et d’expériment­ation sur le vin rosé, basé à Vidauban. Toutefois souligne-t-il, le changement climatique impose de réfléchir à l’utilisatio­n de nouveaux cépages ou à l’adoption de nouvelles pratiques, par exemple au niveau de la taille. « Si l’on ne modifie pas certaines techniques de vinificati­on ou culturales, on risque d’arriver à des vins trop lourds et intenses. » Loin de ce rosé qui plaît aujourd’hui. Un rosé de Provence que le monde entier veut copier. Le changement climatique en faisant remonter la douceur des températur­es toujours plus haut vers le nord, pourrait ouvrir des perspectiv­es ailleurs qu’en Paca, notamment dans la région lyonnaise. « Cela prendra du temps », relève Gilles Masson, « et encore faut-il que ce terroir convienne. » Pour l’instant, grâce à la recherche, la Provence garde la maîtrise de ses rosés.

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