Nice : les anti migrants de Defend Europe et leur «C-Star» attaquent en justice
Aujourd’hui, devant le tri- bunal correctionnel de Nice, les responsables iden- titaires allemands, français et italien de «Defend Eu- rope» poursuivent Yannis Youlountas, un réalisateur, et Jean-Jacques Rue, journaliste satyrique, pour diffamation et injures publiques. Au centre des débats, le navire C-Star, parti l’été dernier dans une rocambolesque croisade anti-migrants en Méditerranée. Yannis Youlountas et Jean-Jacques Rue avaient alors brocardé l’opération sur Facebook avec des commentaires comme : « La croisière nazie s’amuse » ou « Un navire d’aide aux migrants envoyé au secours des nazillons en panne ».
Un ancien du Parti des travailleurs du Kurdistan assure leur promo
Le bateau de Defend Europe, le C-Star - un ancien navire de l’armée finlandaise - avait défrayé la chronique l’été dernier. Affrété par le réseau européen «Génération identitaire», il s’était donné pour mission d’intercepter et de reconduire vers la Libye les bateaux qui transportent des migrants clandestins. Mais aussi d’entraver, l’action d’ONG comme SOS Méditerranée, les accusant de trafic d’être humains. Une campagne de financement participatif sur Internet avait en grande partie permis de monter l’opération. Leur appel aux dons, a notamment été relayé par un ancien leader du Ku Klux Klan, David Duke.
Les raisons de leur arrestation à Chypre
Leur croisade commence par un coup d’éclat, plus médiatique qu’efficace : bloquer quelques minutes l’Aquarius, de SOS Méditerranée, à la sortie du port de Catane, le 12 mai 2017. Les moyens sont légers : un canot pneumatique, des fumigènes et du matériel vidéo. Parti de Djibouti le 7 juillet pour rejoindre le large de la Libye avec une immense banderole sur son flanc «You will not make Europe home, no way» - NDLR : Aucune chance de faire de l’Europe votre maison -, le C-Star rencontre de multiples problèmes. À Chypre, les militants d’extrême droite sont tout simplement accusés de détention de faux documents et d’avoir embarqué... des migrants pour constituer l’équipage. Quelques tamouls s’échapperont d’ailleurs pour demander l’asile politique. Faute de preuves, les militants seront relâchés par la justice.
En panne : une ONG pro migrants se déroute
Le C-Star devient persona non grata et peine à ravitailler dans les ports méditerranéens. À chaque tentative d’escale, des comités locaux leur barrent la route, quand ce ne sont pas des pêcheurs, des marins. Puis l’équipée tourne au tragi-comique quand le CStar tombe en panne. A-t-il lancé un appel de détresse ? Il dément. Mais, comble de l’ironie, une ONG pro migrants se déroute pour leur porter assistance qu’ils refuseront. L’épopée s’arrêtera là. «Qu’ils affirment qu’on est à l’ère du grand remplacement, c’est leur droit et c’est le débat démocratique. Mais qu’on essaye d’empêcher de sauver des gens de la noyade, cela nous révolte, nous indigne, nous dégoûte», indique Jean-Jacques Rue, poursuivi en diffamation. Defend Europ réclame près de 70 000 euros aux deux prévenus.