Ortelli, Lexus puissance
Même structure, nouvelle monture : s’il rempile avec l’équipe suisse Emil Frey Racing, le Monégasque passe au volant de la Lexus RC F GT3. En courant deux lièvres : Sprint et Endurance
Pour lui, en 2018, c’est une certitude : les bougies vont coûter plus cher que le gâteau ! Droit devant, Stéphane Ortelli voit bel et bien se profiler non pas un mais deux anniversaires. D’abord le cap des 48 printemps que le Monégasque va atteindre ce vendredi. Ensuite, au virage du mois de juin, les 20 ans de sa victoire majuscule aux 24 Heures du Mans - avec Laurent Aiello et Allan McNish - qu’il se doit de célébrer dignement. « Deux décennies, ça me fiche quand même un coup de vieux », lâche le natif d’Hyères avec le sourire jusqu’aux oreilles. « Je sais déjà que je reprendrai le volant de la Porsche GT1 au Mans Classic. Il s’agira d’une belle fête. Mais j’espère surtout marquer le coup en décrochant un succès important, voire un titre... »
Motivé comme un jeune loup
Suivez son regard. Motivé comme un jeune loup, ce solide « pilier » des Blancpain GT Series, qui poursuit la route avec l’écurie suisse Emil Frey Racing, vise à nouveau deux cibles : Endurance Cup et Sprint Cup. « C’est super de varier les plaisirs. Si je n’ai jamais coupé le lien avec les courses longues distances, voilà deux ans que le Sprint figurait entre parenthèses. On vient de changer de voiture, donc un autre cycle débute maintenant. L’équipe ne cesse de se renforcer. Et elle se donne les moyens de ses ambitions, notamment en roulant beaucoup. Tant mieux ! » Après avoir assené quelques coups de griffes remarqués avec des Jaguar un tantinet vieillissantes, la structure helvète basée à Safenwil, entre Bâle et Zurich, entend en effet enclencher la vitesse supérieure au côté d’un géant nippon de l’industrie automobile. « La Jaguar sera caduque le 1er juillet. Alors il fallait passer à autre chose. Compte tenu de ses liens de longue date avec Toyota, le groupe Emil Frey a choisi d’aligner la Lexus RC F GT3 que l’on développait depuis 2016. La saison dernière, elle a débuté avec succès en International GT Open. Là, elle va se frotter au championnat de référence. Contrairement aux Anglais, qui ne nous aidaient pas du tout, il y a un partenariat constructeur. Outre le petit soutien financier, l’ingénieur Loïc David, coordinateur du GT3 chez TMG (la branche européenne de Toyota Motorsport installée en Allemagne, ndlr), sera présent à nos côtés chaque week-end de course. »
Gagner à Spa ? « Pourquoi pas ? »
Seule marque japonaise en lice dans les deux series, puisque Nissan n’évolue qu’en Endurance, Lexus sera évidemment soumise à rude concurrence face aux machines de guerre siglées Audi, Mercedes, Bentley, Lamborghini et McLaren, entre autres... « Nous avons enchaîné les séances d’essais positives, à Monza, à Barcelone, au Castellet, avec en point d’orgue une simulation de 24 heures conclue sans le moindre souci, à Navarra, où la voiture a été poussée dans ses retranchements. Bref, la fiabilité est au rendez-vous. De bon augure pour l’Endurance Cup. En revanche, il faut encore progresser en perfo pure. Le moteur V8 atmosphérique 5,4 litres reste perfectible. Je m’attends d’ailleurs à souffrir un peu
« Côté Endurance, oui, sûr qu’il y a une belle carte à jouer. D’autant que je partage le volant avec deux coéquipiers fins connaisseurs du championnat (le Finlandais Markus Palttala et l’Autrichien Norbert Siedler). Le top 10 sera à notre portée partout. » Et plus si affinités? « Pourquoi pas ? Une bonne surprise n’est pas à exclure aux 24 Heures de Spa », glisse-til en passant, l’air de rien. « Comme moi, Markus connaît le chemin de la victoire là-bas. Même si on tourne à 3 ou 4 dixièmes des plus rapides, ça peut le faire. À condition de réussir un parcours sans faute. »