Interpellés à l’aéroport de Nice, deux passeurs d’héroïne en détention
Deux passeurs d’héroïne, un Américain et un Anglais, ont été interpellés vendredi et samedi par les douanes, à l’aéroport de Nice. Ils étaient cités en comparution immédiate, hier devant le tribunal correctionnel de Nice. Les prévenus ont sollicité un délai pour leur défense. Le tribunal a ordonné leur placement en détention préventive. Dans le double fond de leurs valises, dix kilos d’héroïne, au total, avaient été découverts. Tous deux ont emprunté un parcours similaire : ils débarquaient d’un vol en provenance de Doha (Qatar), et devaient se rendre aux Pays-Bas après avoir effectué un voyage au Mozambique, d’où provenait la drogue.
Dans le collimateur
Dans le box, C. R., noir américain de 66 ans, jean bleu passé et gilet côtelé à rayures jaunes et bleues, a tout d’un papy made in USA. Il se plaint de la hanche, du dos. Cet ancien Marine affirme avoir passé treize mois au Vietnam. Il explique que le bagage lui a été remis au Mozambique. Dans sa valise, 5,1 kilos d’héroïne ont été trouvés. « C’est la première fois qu’il voyageait en 45 ans », soutient son avocate. Sans le savoir, il était pourtant dans le collimateur, depuis quelque temps, de la Drug Enforcement Administration (DEA), les fédéraux américains chargés de la lutte anti-drogue. Lui succède dans le box un Anglais comme tout droit sorti d’un film de Ken Loach. T. F., 57 ans, petit, cheveux grisonnants, pattes d’oie rieuses au coin des yeux, a été trouvé en possession de 3,5 kg d’héroïne. Il dit travailler dans les transports et s’apprêter à créer une entreprise. Il conteste avoir eu connaissance qu’il transportait des stupéfiants et évoque une affaire d’héritage qui aurait justifié son déplacement. Tous deux ont été placés en détention jusqu’à leur procès, séparément, en avril et mai.