La Route du Jasmin renoue avec la Tunisie
Après trois années d’infidélité pour raison de sécurité, la célèbre course-croisière retrouvera enfin le pays du jasmin en août prochain. Un retour salué par les amateurs de belle navigation
Si la Route du Jasmin n’avait pas eu trop à souffrir de l’instabilité née de la révolution tunisienne en janvier 2011, les attentats islamistes du musée du Bardo et de Sousse en 2015 avaient signé la fin des arrivées au pays de la petite fleur blanche. « Dans la foulée des attaques terroristes, les participants déjà inscrits avaient annulé », se souvient Jo Minniti, le fondateur de la célèbre course-croisière. Dans l’urgence, les organisateurs avaient dû se rabattre sur la Sicile. La grande île, située tel un ballon au bout de la botte italienne, a d’ailleurs parfaitement fait le job trois ans durant. Mais les inconditionnels de la Route du Jasmin restaient nostalgiques des arrivées à Bizerte ou Hammamet. Qu’ils se rassurent : dès cet été, ils pourront à nouveau s’enivrer du parfum de la petite fleur blanche, indissociable de la Tunisie.
Les arguments d’Olivier Poivre d’Arvor
Ce retour aux sources ne s’est pas fait à la légère. Si le ministère du Tourisme tunisien, partenaire de l’événement dès la première heure en… 1991, plaidait pour accueillir à nouveau la Route du Jasmin, c’est surtout Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie (et accessoirement frère de Patrick), qui aura fini de convaincre Jo Minniti. « Je l’ai rencontré en octobre dernier, avec l’attaché militaire de l’ambassade. Ils m’ont pleinement rassuré sur la situation sécuritaire en Tunisie », confie Cap’tain Jo. Les retours plus que positifs des plaisanciers lors du dernier salon nautique de Paris ont levé ses dernières inquiétudes. « Je craignais un manque d’engouement. Mais visiblement, les plaisanciers ne demandaient qu’à retourner en Tunisie », sourit Jo Minniti.
Un plébiscite des plaisanciers
À quatre mois du coup d’envoi de la 28e édition de la Route du Jasmin dans la rade de Toulon, les inscriptions vont bon
(1) train. « Trente-cinq voiliers sont déjà inscrits. Autant que début juillet l’an dernier», se réjouit l’organisateur, qui mise sur une soixantaine de participants au final. Pour ce retour aux origines, l’organisation a mis les petits plats dans les grands. Outre Bizerte, escale historique de la course-croisière, l’îlot de La Galite et Hammamet sont les deux autres étapes tunisiennes de cette édition 2018. Avant cela, les voiliers engagés auront fait escale dans la baie d’Oristano, connue pour ses vestiges phéniciens, et à Carloforte en Sardaigne. Un parcours séduisant pour « une grande et belle navigation estivale ».