Var-Matin (Grand Toulon)

Diane Venet expose son musée de poche à Paris

La femme du sculpteur Bernar Venet, dont la fondation est installée au Muy, collection­ne les bijoux réalisés par des artistes pour l’être aimé

- FRANCK LECLERC

Masque Optic Topic en or, Man Ray, . Broche Inclusion d’Arman, . Clous en acier, résine polyester et argent. Pièce unique.

Bracelet Elisse Concetto Spaziale de Lucio Fontana, . Argent et laque.

Broche Modern Head par Roy Lichtenste­in, . Émail.

Bague Ligne indétermin­ée, Bernar Venet, . Or, pièce unique.

Bague en or de Frank Stella, .

Tout commence en 1985. Cette annéelà, le sculpteur Bernar Venet (1), qu’elle vient de rencontrer, lui enroule autour du majeur et de l’annulaire une fine barre d’argent, jolie manière de lui passer la bague au(x) doigt(s). Suivent quelques cadeaux comme seuls savent en faire les plasticien­s capables d’apprécier le travail de leurs contempora­ins. Deux pendentifs par Arman et César, puis un bracelet de Lucio Fontana. «La graine était semée», se souvient Diane, dont la collection de bijoux d’artistes fait l’objet d’une exposition très remarquée au Musée des arts décoratifs de Paris : 260 pièces, dont une trentaine de prêts, conçues pour des femmes, des femmes aimées. Ces oeuvres de petites dimensions, chargées de très grands sentiments, forment un panorama portatif de ce que l’art a produit de plus intime depuis le début du XXe siècle. Picasso, Derain, Max Ernst, Niki de Saint Phalle, Warhol, Lichtenste­in, Jeff Koons et Damien Hirst s’y sont essayés avec succès. Et même Alberto Giacometti. Ses quatre boutons de bronze, trop lourds pour la robe de soie d’Elsa Schiaparel­li pour laquelle ils avaient été fondus, sont devenus autant de broches, et Diane Venet en a chiné un exemplaire chez un antiquaire. Aujourd’hui, elle prescrit. Chamberlai­n, Claude Viallat, Frank Stella, Andres Serrano, Wim Delvoye ou Claude Lévêque ont chacun imaginé pour elle un bijou unique, ce qui ne se réduit pas à faire en minuscule ce qu’ils font d’important. «Je les porte tous» , assure Diane Venet, indifféren­te à la préciosité du matériau, mais toujours sensible à la beauté du geste. 1. La fondation Bernar Venet se trouve au Muy. Les oeuvres de l’artiste (Lignes indétermin­ées, Arcs…) sont installées aux quatre coins du monde, notamment à Nice, dans le jardin Albert-Ier et sur la promenade des Anglais. DeCalderàK­oons,bijouxd’artistes,la collection idéale de Diane Venet. Jusqu’au 8 juillet au Musée des arts décoratifs, 107-111 rue de Rivoli, à Paris. Du mardi au dimanche, de 11 heures à 18 heures. Entrée : 11 €. Rens. 04.91.55.33.60.

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