De la grève au plan B
Plus de % de grévistes et des gares fantômes, comme aux Arcs et à SaintRaphaël. Les usagers sont contraints à s’organiser au moins jusqu’à demain. Bus, système D... Les solutions pour circuler. Reportage en gare de Toulon.
Nous comptabilisons 93 % de contrôleurs et 92 % de conducteurs grévistes sur la région ce mardi et demain. Ici en gare des Arcs, à l’aiguillage et à l’escale sur les quais, ce sera 100 % de grévistes et à la vente 90 %. En vingt ans de service, je n’ai jamais vu ça. Personnellement, je pense que la grève tiendra jusqu’à la fin juin. » Ainsi s’exprime Éric Franciosi, aiguilleur varois et secrétaire général CGT des Arcs. Le mouvement à la SNCF contre la réforme ferroviaire va impacter tout le territoire. Et cette fois la détermination est de mise. « La dernière grève comparable remonte à 1995, le plan Juppé qui voulait réformer les régimes spéciaux et qui a fait marche arrière », se remémore Éric Franciosi.
Les petites lignes dans la balance
Le président de l’association des Usagers de la Gare Les Arcs-Draguignan (AUGAD) choisit, lui, la comparaison avec un conflit social d’après-guerre. « Durant les vacances d’été. Au début des années 50. C’était sévère ! », se souvient Michel Dupart, qui dit préférer « la négociation à la suppression des trains », tout en regrettant que « les usagers ne soient pas assez associés aux réflexions » dans ce dossier... « Les axes décidés unilatéralement par le gouvernement vont à l’encontre d’un service public de qualité que chaque citoyen est en droit d’attendre au quotidien », clame-t-on du côté de l’intersyndicale (CGT, Unsa, SUD, CFDT), qui s’inquiète notamment de l’ouverture à la concurrence et de l’avenir des petites lignes régionales, dont l’État se désengagerait au profit des Régions qui « décideront de leur maintien ou non ».
de salaire à la fin du mois
« Cette grève équivaut à 70 à 90 perdus par jour. Dans mon cas, j’ai calculé à la fin du mois que je me retrouve avec 800900 de salaire. Mais tout le monde est à fond. Et si le gouvernement ne bouge pas, on s’achemine vers la longue durée... », réitère Éric Franciosi qui n’en est pas encore à annoncer un défilé coloré dans les rues varoises. À la SNCF, sans jouer les Cassandre sur l’issue du mouvement, on préfère s’en tenir à la prudence en invitant les clients dont les trains ne seraient pas confirmés cette semaine à carrément reporter leur voyage et à ne pas se rendre en gare (lire ci-dessous).