« Ils ont même dit à mes filles que j’étais suicidaire»
« Le juge m’a envoyé une psychologue qui m’a trouvé une maladie mentale : je serais narcissique ! Et dire que je pensais être tout l’inverse...», sourit, difficilement, PauleAndrée. Depuis le début de son histoire, elle s’est beaucoup renseignée sur les cas similaires au sien. Et ose ironiser : « C’est fou, là-bas, le nombre de personnes non-allemandes soudainement frappées d’une curieuse maladie mentale quand elles ont affaire à la justice en charge des affaires familiales ! » Et évoque une « hystérie judiciaire faite de nombreuses procédures » servant à légitimer le retrait de la garde des enfants. « Pourtant, le narcissisme n’est aucunement considéré comme une maladie dans la classification nationale, note-t-elle encore. Et puis, si j’étais réellement malade comme ils le prétendent, ce serait inquiétant : ça fait ans que je suis institutrice en Allemagne et que je travaille avec des petits enfants ! Ça voudrait dire que le ministère embauche des tarés ? » Pour la justice germanique, l’étiquette semble bien collée. « On a même été dire à mes filles, lors d’entretiens avec les services de l’enfance - où d’ailleurs on ne tient absolument pas compte de leur avis - que j’étais suicidaire et qu’elles
Comme d’autres ressortissants étrangers en Allemagne l’ont fait avant elle, Paule-Andrée va faire contester ces accusations de trouble de la personnalité par des experts médico-sociaux français. Suffisant pour retrouver sa place de mère ? «Pour l’heure, je crains que non. Pas tant que l’Allemagne bafouera le droit européen. »