Un mardi noir pour les usagers du rail et des airs
Avec un TGV sur huit en moyenne aujourd’hui, les cheminots donnent le ton de cette grève longue distance visant à contrer le projet de réforme de la SNCF, qui a débuté hier soir
Si les retours du long weekend de Pâques ont finalement été épargnés avec un trafic « normal », contrairement aux mises en garde répétées de la SNCF, c’est une autre pièce qui va se jouer ce mardi matin pour les voyageurs et les usagers quotidiens des TER en régions, RER et Transiliens en Ile-de-France.
L’axe sud-est le plus impacté
Avec près d’un cheminot gréviste sur deux (48 % contre 35,4 % le 22 mars) et jusqu’à plus de trois sur quatre chez les conducteurs (77 %), selon les chiffres annoncés dimanche par la direction de l’entreprise ferroviaire, le trafic sera « très perturbé ». Sur les grandes lignes, la SNCF prévoit un TGV sur huit en moyenne, l’axe Sud-Est étant le plus impacté (un sur 10). Même chose pour les Intercités, dont sept lignes ne seront carrément pas desservies. Le patron de l’entreprise Guillaume Pepy avait averti que des lignes seraient « fermées ». Sur les lignes régionales, un TER et un Transilien sur cinq sont annoncés.
Un quatrième jour chez Air France
Un mouvement qui se conjuguera dans les airs avec la quatrième journée de grève chez Air France pour les salaires, avant une cinquième journée samedi, puis les 10 et 11 avril. Aujourd’hui, la compagnie prévoit un trafic plus perturbé que le 30 mars, avec 75 % de ses vols assurés (70 % des long-courriers, 67 % des moyen-courriers et 85 % des court-courriers). Les prévisions de trafic à la SNCF n’ont rien d’étonnant tant les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT) sont vent debout contre le projet de réforme du rail. Il « vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme idéologique », écrivent-ils dans leur préavis. Les remontrances de Guillaume Pepy ou de la ministre des Transports Elisabeth Borne, fustigeant une grève « décalée » ou« incompréhensible » au vu de la « concertation » engagée, n’y auront rien fait. Pas plus que l’annonce de la voie législative pour l’ouverture du rail à la concurrence, au lieu des ordonnances initialement envisagées.
En grève jusqu’au juin
Malgré des modalités différentes, CGT, Unsa, SUD et CFDT sont tous lancés dans la bataille : une grève par épisode de deux jours sur cinq jusqu’au 28 juin pour CGT, Unsa et CFDT ; une grève illimitée reconductible par 24 heures pour SUD-Rail. La semaine s’annonce agitée pour le président Emmanuel Macron et son gouvernement.