La voiture fait tic-tac: intervention des démineurs
Une voiture, garée près d’une école à Saint-Roch, faisait un bruit jugé suspect. L’intervention des démineurs n’a pas laissé le véhicule indemne, au grand dam de sa propriétaire
Moins d’une semaine après les faits, Priscilla Migliore n’en revient toujours pas. «J’ai l’impression de vivre un gag. » Sa mésaventure débute ce jeudi quand elle s’apprête à regagner sa voiture dans le quartier Saint-Roch : «Impossible de la retrouver, je me suis dit que je n’avais peut-être pas bien fait attention à un panneau d’interdiction… » Direction le commissariat pour en avoir le coeur net. « Un policier m’a confirmé que la voiture avait été mise en fourrière à cause d’une alerte à la bombe. » Priscilla Migliore, trentenaire fraîchement installée à Toulon, parcourt alors à pied les deux kilomètres qui la sépare de la fourrière sans se douter, soutient-elle, de ce qui l’attend.
Elle découvre les dégâts à la fourrière
« J’ai découvert au moment de reprendre mon véhicule que la vitre avant gauche a été explosée, mais aussi un rétroviseur et un phare… » Sur un constat effectué par la fourrière, il est mentionné : « Vitre avant gauche brisée par le déminage .» L’automobiliste s’indigne : « Au commissariat, on ne m’avait pas prévenue. » Priscilla Migliore est repartie comme elle est venue. « Je ne pouvais pas sortir la voiture comme ça, sans vitre… » Selon nos informations, le véhicule s’est effectivement retrouvé dans le collimateur de la police. « La voiture faisait “tic-tac”, relate une source officieuse. Quand on a contacté le propriétaire correspondant à l’immatriculation, à Saint-Etienne, il nous a répondu que le véhicule avait été vendu. Le nouveau propriétaire n’a pas fait les papiers.» Les démineurs sont passés à l’action et ont brisé la vitre pour inspecter la Renault Vel Satis d’occasion. « Avec les temps qui cour rent… » La scène s’est déroulée avenue de l’Élysée, non loin de l’école maternelle SaintRoch, vers 13 h jeudi dernier. Le « tic-tac » de la voiture serait lié à un défaut électrique. «Je pensais que ce bruit était le signe de l’activation du frein à main électronique », se défend la jeune femme.
Un concours de circonstances
Quant aux formalités, « on attendait le début du mois [d’avril] pour faire la carte grise », reconnaît Priscilla Migliore. « Moi et mon compagnon (originaires de La Loire, Ndlr), nous nous sommes installés à Toulon il y a seulement trois semaines, ça a entraîné des frais… », explique-t-elle, contrat de location à l’appui. Priscilla Migliore espérait un dédommagement, la police l’a renvoyée vers son assureur. Le réparateur contacté par la jeune femme n’interviendra pas avant jeudi. « Je comprends le contexte terroriste, mais je ne trouve pas normal que ce soit à moi de faire toutes ces démarches.»