Un maire «accro» au jeu soupçonné de corruption
Soupçonné de corruption dans sa ville pour financer son addiction au jeu, le maire du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), Jean-Marc Nicolle, va être visé par une double plainte de son parti, le Mouvement républicain et citoyen (MRC), et de la Formation républicaine des élus (FRE), l’association qui forme ses cadres. M. Nicolle a été mis en examen vendredi: il est soupçonné d’avoir accordé certains marchés publics de sa ville, seule municipalité MRC (parti de gauche, fondé par Jean-Pierre Chevènement) de France, à des entreprises qui lui versaient une commission illégale. Des fonds utilisés par le maire pour financer sa passion du PMU : 900000 euros de paris ont été recensés sur une période de sept ans.
Notes surpayées et frais de restauration
En parallèle, une enquête interne au MRC a révélé que M. Nicolle aurait bénéficié de « sommes indûment versées » par le parti et son appareil, pour un montant de 64500 euros. La FRE a notamment versé 60 000 euros au maire contre un certain nombre de « prestations [...] qui nous inter rogent », détaille le parti. Une rémunération pour la rédaction d’une douzaine de «notes et documents de formation sur un certain nombre de sujets», explique une source proche du dossier. Qui ajoute: «Le coût paraît exorbitant et on a un doute de plagiat sur ces notes. » Le parti a aussi découvert « des notes de frais de restauration payées par Jean-Marc Nicolle avec le compte bancaire de la fédération du Valde-Marne pour un montant de 4500 euros, sans qu’aucune justification n’ait été fournie ». Le MRC et la FRE réclament donc «le remboursement de ces sommes». Ils ont demandé «des explications» à M. Nicolle, mais l’édile «n’a fourni aucune réponse et a fui ses responsabilités en démissionnant du parti» début février. Le président du parti, JeanLuc Laurent, qui avait laissé son fauteuil de maire du Kremlin-Bicêtre à M. Nicolle en 2016, après plus de 20 ans à la tête de cette ville de proche banlieue parisienne, évoque une «trahison amicale, politique et éthique» de la part de son ancien premier adjoint.