Arnaud Ducret a trouvé son «Monsieur je-sais-tout»
Le comédien était hier soir, au Pathé La Valette pour présenter le nouveau film de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie, Monsieur je-sais-tout. Les réalisateurs étaient à ses côtés.
Vincent Marteau, ancien joueur de football reconverti en coach d’une équipe de jeunes « footeux », découvre par accident qu’il est l’oncle de Léo, un garçon de 13 ans, atteint du syndrome Asperger. Lequel est un jeune joueur d’échecs qui va se laisser gagner par la passion de son oncle pour le ballon rond. Une rencontre qui va chambouler la vie de ses deux êtres qui, finalement, se ressemblent bien plus qu’on ne croît. Après Amitiés sincères, leur première réalisation en 2012, on avait laissé les complices Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie Tout schuss sur les pentes des Contamines-Montjoie, en HauteSavoie. Cette fois, c’est sur la côte atlantique, que les deux hommes venus du théâtre ont posé leurs caméras pour filmer ce duo improbable que le foot va rapprocher : Arnaud Ducret et Max Baisette de Malglaive. Leur troisième film explore à nouveau la relation parent-enfant. « En fait, Stéphane et moi avons des rapports hyper-simples avec nos parents ; on a des longs fleuves tranquilles d’histoires familiales. En revanche, nos potes ont tous des problématiques. On a un oeil extérieur de ces réalités-là et peut-être que cela nous donne la distance nécessaire pour explorer le sujet», explique François Prévôt-Leygonie. « Et puis, on aime aussi les films français des années soixante-dix. Claude Sautet, Yves Robert… », complète Stéphan Archinard. Cette fois, « Monsieur je sais-tout » est librement inspiré du premier roman d’Alain Gillot, La surface de réparation.
« L’air de rien, il faut un bon scénario ! »
« L’autisme est un sujet qui nous attirait depuis longtemps, précise François Prévôt-Leygonie, qui travaille depuis des décennies avec Stéphan Archinard. On est tombé sur ce livre, et on a eu un vrai coup de coeur pour l’ouvrage comme pour son auteur». Lequel a d’ailleurs participé à l’adaptation. « On a laissé quelques aspects dramatiques du livre pour nous concentrer sur le sujet qui nous intéressait.» La lumière de La Rochelle s’impose face à Sedan, la ville du roman… « Avant qu’on le rencontre, Alain Gillot travaillait avec un autre réalisateur, qui avait emmené le film vers quelque chose de plus sombre. Quand on est arrivé en disant qu’on allait mettre de la lumière et de la comédie, il a dit banco ! » La comédie n’entache pas la grande finesse du scénario qui s’appuie sur l’approche psychologique des personnages. Du handicap du jeune Léo aux fractures de Vincent, qui le pénalisent peutêtre plus encore. « C’est leur rencontre. Dès le casting de Max, le duo s’est imposé. Il a une intuition d’acteur extraordinaire. On a fait quelques rencontres avec des personnes autistes pour qu’ils discutent avec eux. On a beaucoup travaillé en amont». Le scénario comme chacune des scènes. Chacun des acteurs – d’Arnaud Ducret aux seconds rôles comme Caroline Sihol, Feodor Atkine –, a fait le reste. Stéphan Archinard le reconnaît d’ailleurs : « L’air de rien, il faut un bon scénario. Sinon il manque ce petit quelque chose.» Ensuite ? « La direction d’acteurs et ça, c’est d’abord le casting. » Et sur Monsieur je-sais-tout, les acteurs de ces petites choses de la vie comme les réalisateurs les aiment, ont fait le reste. Les deux amis, qui comptent désormais travailler en trio avec la complicité d’Alain Gillot, planchent déjà sur leur prochain projet. « On peut en parler un peu ou pas ? interroge Stéphan Archinard en regardant son alter ego qui acquiesce d’un signe de tête. Il s’agira d’ex-pilotes de 60 ans qui reviennent monter un équipage de 24 heures du Mans. Une course automobile qui sert de prétexte à une comédie sur le thème de “qu’est ce qu’on a fait de nos héros…”» Le Vincent de « Monsieur je-saistout » est jaloux. Si les réalisateurs aiment « l’esprit de famille » sur un tournage, Arnaud Ducret ne sera pas de celui-là. Il n’a pas l’âge ! Monsieur je-sais-tout de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie. Sortie le 9 mai.